Malgré la fin des centrales nucléaires outre-Rhin, la filière allemande de l’atome cherche encore des débouchés

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La ministre de la transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, au Salon mondial du nucléaire civil, à Villepinte (Seine-Saint-Denis), le 28 novembre 2023.

Noir, rouge, or. Les couleurs de l’Allemagne peuvent détonner, sur cette banderole. Comme il y a deux ans, la filière allemande de l’atome a encore son propre espace, son « pavillon », au Salon mondial du nucléaire civil. Le rendez-vous des professionnels du secteur, organisé par l’industrie française, en est à sa cinquième édition – du mardi 28 au jeudi 30 novembre, au parc des expositions de Paris-Nord Villepinte (Seine-Saint-Denis).

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« C’est une manière de retenir l’attention pour dire que nous, les Allemands, sommes toujours là, toujours vivants, et que nous voulons encore proposer notre savoir-faire nucléaire sur le marché », fait valoir Georg Schäfer, coordinateur de l’association professionnelle VBGE, à l’initiative du regroupement germanophone.

Mi-avril, les trois derniers réacteurs nucléaires d’outre-Rhin ont pourtant cessé de fonctionner. Fermeture définitive, sur décision du gouvernement. Le point final d’un long processus politique, d’abord lancé au début des années 2000, puis accéléré en 2011, après l’accident japonais de Fukushima.

Le « pavillon allemand », certes, n’est pas le plus gros. Douze exposants. Chacun à son stand, chacun ses spécialités, qui ne relèvent donc pas de l’exploitation des centrales : assemblages, machines tournantes, traitement des déchets, panneaux de commandes, tuyauterie, radioprotection…

Export

De la documentation attend les visiteurs. Quelques babioles, aussi. Comme ces reproductions antistress, à malaxer, d’un tonneau bleu. Un Castor miniature, du nom de la marque commercialisé par la société GNS, basée à Essen, dans la Ruhr : un conteneur de stockage et de transport pour de la matière radioactive.

Pour la majorité des exposants, l’atome n’est pas la principale activité et encore moins la seule – à l’inverse de GNS. La fermeture des centrales les pousse surtout à l’export, même si le gouvernement fédéral continue d’investir dans la recherche autour de la fusion nucléaire. « Nous ne livrons plus de vannes pour l’Allemagne, mais nous pouvons en livrer par exemple pour le Brésil, l’Argentine, la Finlande, la France », énumère Heiko Bischoff, directeur des exportations de l’entreprise Mankenberg, située à Lübeck (Schleswig-Holstein), dans le nord du pays.

Le Salon mondial du nucléaire compte cette année dix-sept pavillons nationaux. Pas la peine, cependant, de chercher Rosatom. Malgré l’absence de sanction européenne visant le nucléaire, le groupe russe est le grand absent dans les allées, conséquence indirecte de la guerre en Ukraine.



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