L’opposant Abdirahman Mohamed Abdullahi, dit « Irro », élu président du Somaliland

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Abdirahman Mohamed Abdullahi, dit « Irro », lors d’une conférence de presse, à Hargeisa, le 10 novembre 2024.

Abdirahman Mohamed Abdullahi, dit « Irro », le chef du principal parti d’opposition au Somaliland, a été élu président de cette région sécessionniste de la Somalie au cœur de vives tensions dans la Corne de l’Afrique, a annoncé la commission électorale (NEC) mardi 19 novembre. Avec 63,92 % des suffrages, cet ancien diplomate âgé de 68 ans devance largement le président sortant, Muse Bihi (34,81 %), au pouvoir depuis 2017, et le leader du Parti de la justice sociale (UCID), Faysal Ali Warabe (0,74 %), selon des résultats annoncés à la presse par le président de la NEC, Muse Hassan Yusuf.

Territoire de la taille de l’Uruguay (175 000 km2) situé à la pointe nord-ouest de la Somalie, le Somaliland a déclaré unilatéralement son indépendance en 1991. Il fonctionne depuis en autonomie, avec ses propres monnaie, armée et police. Mais il n’est reconnu par aucun pays, ce qui le maintient dans un certain isolement politique et économique malgré sa situation stratégique à l’entrée du détroit de Bab-el-Mandeb, sur l’une des routes commerciales les plus fréquentées au monde, reliant l’océan Indien au canal de Suez.

Le Somaliland est depuis dix mois au cœur d’une tempête diplomatique régionale après la signature d’un protocole d’accord avec l’Ethiopie voisine. Le texte n’a jamais été rendu public, mais selon les autorités somalilandaises, il prévoit la location de 20 km de côtes à Addis-Abeba en échange d’une reconnaissance formelle. Mogadiscio a dénoncé une « violation » de sa souveraineté et s’est depuis rapproché militairement de l’Egypte, grand rival de l’Ethiopie, dans une escalade qui inquiète la communauté internationale

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Ancien diplomate (ambassadeur en URSS et en Finlande) et président de la Chambre des représentants (2005-2017), « Irro » ne s’oppose pas sur le principe à ce texte, dont il dit ne pas connaître le contenu. A la tête de son parti Waddani, il a fait campagne pour le changement, après quatorze ans de pouvoir du parti Kulmiye, s’affichant notamment en figure unificatrice face à Muse Bihi, qu’il accuse d’avoir affaibli et divisé le Somaliland.

Outre les difficultés économiques (inflation, chômage, pauvreté…), il lui reproche notamment d’avoir attisé des divisions claniques qui ont abouti à la perte d’une partie de la région de Sool, dans le sud-est du territoire. Après des mois de violents combats contre une milice pro-Mogadiscio qui ont fait au moins 210 morts et près de 200 000 déplacés, les forces somalilandaises se sont retirées en août 2023 de la moitié de cette région.

Le Monde avec AFP



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