L’Iran promet qu’Israël paiera le prix fort pour le meurtre de Razi Moussavi

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Le général de brigade Razi Moussavi (à gauche) aux côtés du général Ghassem Soleimani, assassiné en janvier 2020. Photo non datée transmise par l’agence de presse iranienne Tasnim le 25 décembre 2023.

Les tensions entre l’Iran et Israël montent à nouveau d’un cran. Lundi 25 décembre, à 16 heures, heure locale à Damas, le plus haut gradé du corps des gardiens de la révolution iraniens en Syrie, le général de brigade Razi Moussavi, a été tué par « trois missiles israéliens », a annoncé Téhéran. Cet assassinat ciblé participe de la guerre non déclarée que se mènent la république islamique et l’Etat hébreu depuis deux décennies et que le conflit à Gaza a exacerbée. M. Moussavi est le plus haut responsable de « l’axe de la résistance » éliminé par Israël depuis la mort d’Imad Moughniyeh, l’un des principaux chefs militaires du Hezbollah, le bras armé de Téhéran au Liban, tué dans l’explosion d’une voiture piégée, en 2008, à Damas.

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Présenté comme « un conseiller en antiterrorisme » auprès du régime syrien par le ministre des affaires étrangères iranien, Hossein Amir Abdollahian, Razi Moussavi s’occupait de la coordination militaire entre les forces alliées aux gardiens de la révolution (l’armée idéologique de Téhéran) dans la région. Soit les différentes milices pro-iraniennes déployées en Syrie et en Irak, mais aussi le Hezbollah libanais, qui affronte quotidiennement l’armée israélienne en soutien au Hamas palestinien. Depuis le début du conflit syrien, en 2011, le régime iranien utilise constamment le terme « conseiller » pour justifier la présence de ses militaires dans ce pays, allié de Téhéran.

Sur une photo non datée prise il y a plus d’une dizaine d’années et diffusée ces dernières heures sur des comptes X (anciennement Twitter) proches du régime iranien, Razi Moussavi, alias « Seyyed Razi » (un terme désignant un « descendant » du prophète par lignée familiale dans la nomenclature de la République islamique), pose, l’air concentré, auprès de Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah libanais, qu’il connaissait depuis plus de vingt-cinq ans. Une deuxième image, diffusée par la télévision iranienne, le montre souriant auprès du général Ghassem Soleimani, l’ancien chef des opérations extérieures iraniennes jusqu’à son assassinat par les Etats-Unis, le 3 janvier 2020.

« Erreur stratégique »

A l’époque, la mort de ce dernier avait été vécue par le régime iranien comme une humiliation. Il promettait alors « une vengeance féroce ». Téhéran avait bien riposté, en visant une base américaine en Irak, mais avait veillé à laisser le temps aux militaires qui y étaient établis de se mettre à l’abri avant de la bombarder. L’attaque, menée à coups de missiles balistiques, avait néanmoins fait plusieurs dizaines de blessés. Lundi, Razi Moussavi a été tué quelques jours avant le quatrième anniversaire de la mort de Ghassem Soleimani, ce qui pourrait embarrasser Téhéran et exposer la vulnérabilité de ses officiers déployés à l’étranger.

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