L’Iran menace d’expulser les inspecteurs de l’AIEA, « une escalade et un mauvais calcul » selon Washington

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Sur une photo publiée par le bureau de la présidence iranienne, le président Massoud Pezeshkian (deuxième à droite) et le chef de l’organisation iranienne de l’énergie atomique, Mohammad Eslami, visitent une exposition sur les réalisations nucléaires de l’Iran, à Téhéran, le 9 avril 2025.

« La poursuite des menaces extérieures » pourrait amener l’Iran à expulser les inspecteurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et entraîner la fin de la coopération, a averti, jeudi 10 avril, un conseiller du guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, à deux jours de négociations avec les Etats-Unis. « Le transfert de matériaux enrichis vers des sites sécurisés pourrait également être envisagé », ajoute Ali Shamkhani sur X.

« La menace d’une telle action est bien sûr incompatible avec les affirmations de l’Iran concernant son programme nucléaire pacifique », a déclaré à la presse la porte-parole du département d’Etat, Tammy Bruce. « De plus, expulser les inspecteurs de l’AIEA d’Iran serait une escalade et un mauvais calcul de la part de l’Iran », a-t-elle ajouté.

Des discussions sur le programme du nucléaire iranien doivent avoir lieu samedi dans le sultanat d’Oman en présence de l’émissaire américain pour le Moyen-Orient Steve Witkoff et du ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi.

« Nous espérons que cela mènera à la paix, a déclaré jeudi le secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio. Nous avons été très clairs sur le fait que l’Iran n’aura jamais d’arme nucléaire, je pense que c’est ce qui a conduit à cette réunion (…) et nous avons bon espoir », a-t-il poursuivi en présence du président, Donald Trump, lors d’une réunion du gouvernement.

Aux côtés du premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, partisan d’une ligne très dure, le président américain Donald Trump a créé la surprise en annonçant, lundi, que les Etats-Unis étaient en discussion « directes » avec l’Iran, alors que ces deux pays n’ont plus de relations diplomatiques depuis 45 ans. « S’il faut recourir à la force, nous recourrons à la force », a-t-il, toutefois, lancé mercredi. « Israël y sera bien évidemment très impliqué, et en sera le chef de file ».

Fenêtre étroite

Le chef de la diplomatie américaine s’est entretenu le même jour avec son homologue français, Jean-Noël Barrot, au sujet du programme nucléaire iranien. « Au vu des récentes annonces concernant l’ouverture de négociations entre les Etats-Unis et l’Iran sur le programme nucléaire iranien, le ministre a rappelé l’engagement de la France et exprimé son soutien à tout effort diplomatique visant à parvenir à un accord solide et durable », a dit le porte-parole du ministère des affaires étrangères français, Christophe Lemoine.

Interrogé sur le degré de coordination entre Américains et Européens, qui ont, eux, des discussions au format E3 (Allemagne, France, Royaume Uni) avec l’Iran, le porte-parole du Quai d’Orsay est resté évasif. « Nous sommes en lien étroit avec nos partenaires américains. Nous continuerons à discuter avec eux », a-t-il déclaré, se refusant à dire si les Européens avaient été informés des négociations menées par Washington. « Toute initiative visant à amener l’Iran à l’abandon de son programme nucléaire est bienvenue », a ajouté Christophe Lemoine, jugeant toutefois que la fenêtre est « étroite ».

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Le Monde avec AFP

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