« L’Iran estime avoir rétabli un niveau acceptable de dissuasion avec Israël »

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Alors que la stratégie iranienne était, jusqu’au 13 avril, d’éviter de s’impliquer directement dans le conflit au Proche-Orient, un pas a été franchi, pour la première fois depuis l’instauration de la République islamique, avec l’attaque lancée contre Israël.

Quelles en sont les raisons ? Les relations entre Téhéran et Tel-Aviv n’ont cessé de se dégrader depuis l’instauration de la République islamique d’Iran, en 1979. Le projet de la jeune république d’exporter sa révolution islamique, puis la constitution de « l’axe de la résistance » ont dégradés les liens entre les deux pays. La création du Hezbollah, le « Parti de Dieu » libanais, avec l’aide de Téhéran, au début des années 1980, a accru les tensions car des attaques partant du sud du Liban atteignent régulièrement le nord d’Israël.

La stratégie iranienne visant à acquérir l’arme nucléaire a fait monter la pression d’un cran et lorsque Barack Obama a négocié un accord avec Téhéran, en 2015, les Israéliens ont tout fait pour l’en empêcher. Lorsque Donald Trump, arrivé à la Maison Blanche en 2017, l’a dénoncé en 2018, la satisfaction était palpable à Tel-Aviv. Mais, après le retrait américain de l’accord de Vienne, les Iraniens ont repris l’enrichissement de l’uranium, pour la plus grande inquiétude des Israéliens qui ont mené plusieurs opérations contre des infrastructures en Iran, visant particulièrement les responsables iraniens du programme nucléaire.

Guerre asymétrique

Un autre élément d’opposition forte entre les deux pays est le soutien apporté au Hamas : ces dernières années, Téhéran apparaissait comme l’un des derniers soutiens du mouvement palestinien, en lui apportant une aide logistique et financière.

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Après les massacres du 7 octobre 2023, les regards se sont tournés vers les Iraniens pour évaluer le degré de leur implication dans leur préparation, mais, dès 8 octobre, le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a déclaré, dans une interview à CNN : « Nous n’avons pas encore vu de preuves que l’Iran a dirigé ou était derrière cette attaque particulière, mais il existe certainement une longue relation. »

Depuis lors, Téhéran a renouvelé son soutien au Hamas à la suite des frappes israéliennes sur la bande de Gaza et des actions ont été menées dans la région, non pas directement par Téhéran, mais par ses proxys, dans le cadre d’une guerre qualifiée d’asymétrique. C’est ainsi que le Hezbollah lance des roquettes contre l’Etat hébreu, que des bases américaines en Irak sont visées ou encore que les houthistes yéménites lancent des opérations en mer Rouge contre des navires ayant des liens avec Israël.

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