les partis de gauche s’entendent sur « des candidatures uniques » dans « chaque circonscription » dès le premier tour des élections législatives anticipées

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Quelques milliers de jeunes manifestants réunis place de la République à Paris

Lors du rassemblement contre l’extrême droite, place de la République, à Paris, le 10 juin 2024.

Petit à petit, les manifestants remplissent la place de la République, à Paris. A 21 h 30, ils sont quelques milliers réunis contre l’extrême droite, au lendemain de l’onde de choc qu’ont provoquée les résultats des élections européennes – Jordan Bardella, tête de liste du Rassemblement national, ayant obtenu 31,3 % des voix – puis l’annonce d’Emmanuel Macron de la dissolution de l’Assemblée nationale.

Beaucoup de jeunes, voire de très jeunes, manifestants sont présents. Au chant de « Tout le monde déteste Bardella », les militants tapent dans leurs mains. Quelques-uns, debout sur la statue de la République, brandissent des drapeaux de l’UNEF, du Nouveau Parti anticapitaliste, mais aussi des Jeunes Ecologistes. « Qu’est-ce qu’on veut ? Le front populaire », entonnent aussi les manifestants.

La plupart sont venus avec des amis. C’est le cas d’Eléa, en terminale au lycée Maurice-Ravel, dans le 20arrondissement, qui est venue avec cinq camarades. « J’ai voté pour la première fois de ma vie hier [dimanche], et je suis juste dépitée de voir le score du RN », raconte la lycéenne. « On est venues pour soutenir les vraies valeurs de la France et rappeler qu’on est contre le RN, qu’on le sera toujours », explique la jeune fille, qui affirme qu’elle continuera à se mobiliser lors des prochains jours tout en commençant les révisions du baccalauréat. « Moi, j’aimerais vraiment qu’il y ait une union à gauche », implore Eléa, qui avait déjà manifesté plusieurs fois, notamment contre la réforme des retraites.

Lucas, 21 ans, étudiant en histoire sociale à Paris-IV est venu avec son mari et des amis. « J’ai été atterré par les résultats de l’extrême droite hier, je pensais que les jeunes allaient voter à gauche, mais ça n’a pas été le cas. C’est pour ça que je suis venu ce soir, affirme-t-il. Je voulais montrer que les jeunes peuvent encore voter à gauche, y croire et se mobiliser. » Concernant l’annonce par le président de la dissolution de l’Assemblée, le jeune homme ne mâche pas ses mots : « C’est un jeu extrêmement dangereux, pour les jeunes, les LGBTQIA + et les plus précaires. J’ai très peur. »

Lydia, 24 ans, est venue avec quelques amies. La jeune femme craint l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement d’extrême droite. « Je ne veux pas d’un premier ministre qui remette en cause mon identité, mes croyances et mes droits en tant que femme », déplore la jeune salariée. Elle regrette des législatives annoncées dans la précipitation, la veille des vacances estivales. « Il faut qu’à gauche tout le monde arrive à mettre son ego de côté et à se rassembler. C’est le seul moyen de combattre la haine », détaille la jeune fille, alors que les chants « Gaza, Gaza, Paris est avec toi » se font entendre.

Les organisations de jeunesse, dont l’Union syndicale lycéenne, Les Jeunes Ecologistes, les Jeunes insoumis, ou encore l’Union étudiante, avaient appelé les jeunes à se rassembler lundi soir dans toutes les villes de France.

Minh Dréan



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