les Palestiniens relancent leur demande d’adhésion comme Etat membre à part entière de l’ONU

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L’ambassadeur palestinien auprès de l’ONU, Riyad Mansour, s’adresse au Conseil de sécurité au siège de l’organisation, le 25 mars 2024.

Conséquence du carnage en cours dans la bande de Gaza et de l’impuissance de la communauté internationale à l’arrêter, les Palestiniens ont officiellement relancé, mardi 2 avril, leur demande d’adhésion comme membre à part entière de l’ONU. Depuis 2012, ils ne disposent que d’un siège d’Etat observateur au sein de l’organisation internationale. L’ambassadeur palestinien à New York, Riyad Mansour, espère que cette requête sera examinée par le Conseil de sécurité dans le courant du mois, bien qu’il semble compliqué pour Washington, allié historique d’Israël, de s’y montrer favorable.

Depuis plusieurs semaines, la rumeur de cette initiative bruissait dans les couloirs de l’ONU, mais Riyad Mansour ne l’a officialisée que mardi, dans une lettre au secrétaire général, où il l’informe vouloir réactiver le processus entamé en septembre 2011, qu’il considère toujours en suspens. Aux Nations unies, les Palestiniens sont parrainés par le groupe des pays arabes, l’Organisation de la coopération islamique et le groupe des non-alignés.

« A ce jour, 140 Etats membres reconnaissent l’Etat de Palestine », ont écrit les trois présidents de ces organisations à la présidente du Conseil de sécurité pour appuyer leur requête. L’ambassadrice de Malte, Vanessa Frazier, a assuré vouloir vérifier rapidement la marche à suivre.

Menace de veto américain

Car, ONU oblige, la procédure d’adhésion de plein droit est technique : les Palestiniens doivent obtenir tout d’abord une recommandation positive du Conseil de sécurité et de sa commission ad hoc. Une fois celle-ci obtenue, il faut la faire valider par un vote à la majorité des deux tiers à l’Assemblée générale ; et, enfin, repasser devant le Conseil pour une ultime confirmation. Les plus pessimistes pensent que la discussion sera bloquée dès le premier volet de la première étape, qui se déroule à huis clos : au sein de la commission des adhésions du Conseil.

L’Autorité palestinienne s’était retrouvée bloquée à ce stade à l’automne 2011, alors que Benyamin Nétanyahou était, déjà, premier ministre. La procédure n’était jamais allée à son terme car Barack Obama avait menacé d’y mettre son veto : le président américain de l’époque arguait que la solution à deux Etats devait être absolument négociée entre les dirigeants palestiniens et israéliens. Mahmoud Abbas avait donc fait marche arrière, se contentant d’un statut d’Etat non membre observateur, accordé quelques mois plus tard par un vote de l’Assemblée générale des Nations unies.

Mais douze ans plus tard, après six mois de bombardements qui ont fait plus de 32 000 morts dans la bande de Gaza, convaincre la direction palestinienne de ne pas aller au bout de sa démarche, au risque d’exposer Washington à un embarrassant veto, pourrait être plus compliqué. C’est dans ce cas de figure que pourrait se retrouver la Maison Blanche si les négociations à huis clos, au sein de la commission, patinent et que la discussion est renvoyée dans l’arène publique du Conseil de sécurité.

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