Les Maldives demandent à l’Inde de retirer ses troupes de l’archipel

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La bataille d’influence entre l’Inde et la Chine, dans l’archipel des Maldives, s’intensifie au détriment de New Delhi. Au lendemain de sa prestation de serment, le président des Maldives, Mohamed Muizzu, a formellement demandé à l’Inde, samedi 18 novembre, de retirer ses troupes présentes sur le territoire. La requête du nouveau président prochinois, élu fin septembre, a été formulée lors d’une rencontre avec Kiren Rijiju, le ministre indien des sciences de la terre qui se trouvait dans la capitale, Malé, à l’occasion de la cérémonie d’investiture de M. Muizzu.

« Le président a noté que, lors de l’élection présidentielle […], le peuple maldivien lui avait donné un mandat fort pour faire cette demande à l’Inde et a exprimé l’espoir que l’Inde honorera la volonté démocratique du peuple maldivien », indique le communiqué officiel.

Mohamed Muizzu est l’un des relais de l’influence chinoise dans cet archipel qui occupe une place hautement stratégique dans l’océan Indien, sur l’une des routes maritimes les plus fréquentées au monde. Le Parti progressif des Maldives, auquel il appartient, entretient de bonnes relations avec Pékin : sous la présidence de l’ex-président Abdulla Yameen, lui aussi affilié au même parti et arrivé au pouvoir en 2013, les Maldives avaient rejoint l’initiative des « nouvelles routes de la soie », qui vise à développer l’influence de la Chine à travers de grands projets d’infrastructures.

L’archipel a ainsi emprunté massivement à la Chine et signé avec Pékin un accord de libre-échange. Mais en 2018, les Maldiviens ont fait machine arrière en élisant Ibrahim Mohamed Solih, un politicien pro-indien qui s’est rapproché de New Delhi, voisin le plus proche et allié historique. Le remboursement de la dette chinoise a été renégocié et ce fut le retour de la politique dite « de l’India First » (« l’Inde d’abord »).

« Solution accommodante »

La présidentielle de septembre a largement été perçue comme un référendum entre les deux puissances asiatiques ; la victoire de Mohamed Muizzu apparaît donc comme un revers pour New Delhi. Le nouveau président a conquis le pouvoir sur le thème « India out » (« l’Inde dehors ») et fait de l’expulsion du personnel militaire indien l’une de ses promesses phares. Dans son premier discours en tant que président élu, il a maintenu cette ligne, affirmant qu’il mènerait une politique « pro-Maldives » et a critiqué son prédécesseur pour ses emprunts massifs auprès de l’Inde. Il a également réitéré qu’il réexaminerait plusieurs accords passés avec New Delhi.

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