Les houthistes ont tiré un missile antinavire « en riposte » aux frappes américano-britanniques au Yémen

3179


Les houthistes ont tiré un missile antinavire « en riposte » aux frappes des Etats-Unis et du Royaume-Uni sur les positions du groupe rebelle au Yémen, a déclaré vendredi 12 janvier le général Douglas Sims, de l’Etat-major américain, précisant que le missile n’avait touché aucun navire. Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont ciblé dans la nuit de jeudi à vendredi trente sites militaires houthistes, avec un total de plus de cent cinquante frappes, a-t-il précisé.

Le président américain, Joe Biden, dans son premier commentaire public depuis cette opération, a répété qu’il « répondrait » si « les houthistes poursuivent leur comportement inacceptable ». Il a ajouté « penser » que les frappes américaines contre les houthistes au Yémen n’avaient pas fait de « victimes civiles », arguant que « pour cette raison aussi [les frappes sont] un succès », a-t-il dit lors d’un bref échange avec des journalistes alors qu’il visitait un commerce à Allentown, en Pennsylvanie (au nord-est des Etats-Unis).

Le président américain, à qui les journalistes demandaient quel message il avait pour Téhéran après avoir frappé ce groupe rebelle soutenu par les Iraniens, a rétorqué : « J’ai déjà envoyé mon message à l’Iran. »

« Tous les intérêts américano-britanniques sont devenus des cibles légitimes »

Les rebelles houthistes avaient menacé de riposter aux frappes américano-britanniques. « Tous les intérêts américano-britanniques sont devenus des cibles légitimes pour les forces armées yéménites après l’agression directe et déclarée » contre le Yémen, avait prévenu vendredi le Conseil politique suprême des houthistes, une haute instance des rebelles dans un communiqué.

Les frappes américaines et britanniques, « 73 raids », ont visé des sites militaires à Sanaa et dans les gouvernorats de Hodeida (ouest), Taëz (sud), Hajjah (nord-ouest) et Saada (nord), avait annoncé plus tôt le porte-parole militaire des houthistes.

Le mouvement des houthistes fait partie de « l’axe de la résistance » établi par l’Iran, qui réunit dans la région des groupes hostiles à Israël, notamment le Hezbollah libanais et des groupes armés en Irak et en Syrie. « Cette agression (…) ne restera pas sans réponse », a encore dit le porte-parole des houthistes, déclarant que cinq personnes avaient été tuées et six blessées parmi les rebelles.

Pour Téhéran, une « violation flagrante de la souveraineté » du Yémen

De son côté, l’Iran a condamné vendredi les frappes menées contre des cibles houthistes au Yémen, dénonçant une « violation flagrante de la souveraineté » de ce pays. L’opération britanno-américaine répondait à la multiplication des attaques contre des navires commerciaux en mer Rouge par les rebelles yéménites. Soutenus par l’Iran, les houthistes disent agir en solidarité avec les Palestiniens de la bande de Gaza, où Israël livre une guerre contre le Hamas.

Dans un communiqué, le porte-parole du ministère iranien des affaires étrangères, Nasser Kanani, a « condamné fermement » les attaques menées par les Etats-Unis et le Royaume-Uni contre plusieurs villes du Yémen. Après la prière du vendredi à Téhéran, des centaines de personnes se sont rassemblées en soutien aux peuples palestinien et yéménite, scandant des slogans hostiles aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et à Israël, selon un journaliste de l’Agence France-Presse (AFP).

La télévision d’Etat a diffusé des images de manifestations similaires dans plusieurs autres villes iraniennes. Elle a montré plus tard des images d’une manifestation devant l’ambassade du Royaume-Uni à Téhéran, où les participants agitaient les drapeaux palestinien et yéménite. « A bas Israël », « A bas les Etats-Unis » et « A bas la Grande-Bretagne », scandaient les manifestants, en brûlant les drapeaux des trois pays, selon un journaliste de l’AFP. A Sanaa, capitale yéménite, des centaines de milliers de manifestants se sont rassemblées contre les frappes américaines et britanniques.

L’ONU demande à éviter « l’escalade »

Le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), Antonio Guterres, a appelé « toutes les parties concernées à éviter une escalade de la situation dans l’intérêt de la paix et de la stabilité en mer Rouge et dans l’ensemble de la région », par la voix de son porte-parole Stéphane Dujarric durant un point presse.

A la demande de la Russie, le Conseil de sécurité de l’ONU devait se réunir en urgence vendredi après-midi sur le sujet. Le Conseil de sécurité a adopté mercredi une résolution exigeant l’arrêt « immédiat » des attaques des houthistes contre des navires en mer Rouge, notant également le droit des Etats membres à défendre les navires contre ces attaques.

Le Monde Application

La Matinale du Monde

Chaque matin, retrouvez notre sélection de 20 articles à ne pas manquer

Télécharger l’application

« Le secrétaire général réaffirme que les attaques contre la navigation internationale en mer Rouge sont inacceptables, qu’elles mettent en péril la sûreté et la sécurité des chaînes d’approvisionnement mondiales et qu’elles ont un impact négatif sur la situation économique et humanitaire dans le monde entier », a ajouté son porte-parole.

Le Monde avec AFP



Source link