L’enquête sur les soupçons d’espionnage de Michel Platini par le Qatar a été classée

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Michel Platini, en 2014.

En novembre 2022, le Qatar se trouvait mis en cause, à quelques jours de l’ouverture de « sa » Coupe du monde de football. Une enquête du Sunday Times et de l’ONG The Bureau of Investigative Journalism (TBIJ) présentait l’émirat gazier comme le commanditaire présumé d’une opération mondiale d’espionnage visant des personnalités – journalistes d’investigation, dirigeants politiques, avocats – liées à l’attribution controversée, en décembre 2010, du Mondial 2022 au Qatar, ou critiques à l’égard du pays hôte du tournoi.

Selon nos informations, une enquête préliminaire ouverte en novembre 2022 pour « atteinte à un système de traitement automatisé de données », « vol et violation du secret des correspondances » a été classée sans suite par le parquet de Paris, le 12 janvier 2024. Elle concernait le hacking dont a fait l’objet, en 2019, l’ex-numéro 10 des Bleus Michel Platini.

« Les infractions ne pouvaient être suffisamment caractérisées », confirme au Monde le parquet de Paris. Cette procédure avait été initiée après une plainte déposée par M. Platini, dont l’adresse email a été piratée. « Malheureusement, je ne saurai jamais pourquoi j’ai été hacké », réagit-il.

Soupçon d’influence

Victime présumée des « hackeurs » supposément en lien avec l’émirat, l’ex-président (2007-2015) de l’Union des associations européennes de football avait été entendu comme plaignant, le 4 janvier 2023, à son domicile de Cassis (Bouches-du-Rhône). Les investigations ont été menées par l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication.

L’ex-numéro 10 des Bleus est soupçonné par la justice française d’avoir voté pour le Qatar, en décembre 2010, lors du scrutin d’attribution du Mondial 2022, sous l’influence de l’ex-président français Nicolas Sarkozy. Ce qu’il conteste.

M. Platini, qui avait été déjà entendu comme suspect libre par le parquet national financier en décembre 2017 dans le cadre de cette affaire, a été la cible d’un piratage avec succès à partir de mai 2019, soit quelques semaines avant une nouvelle audition par la justice. Il a été placé en garde à vue le 18 juin 2019, et ne fait l’objet, à ce jour, d’aucune charge.

Son fils, Laurent, n’est, lui non plus, pas poursuivi à ce stade. Il a été entendu, en avril 2022, comme « mis en cause libre » par les juges d’instruction chargés de l’information judiciaire sur l’attribution du Mondial 2022.

Deux autres plaintes sans avis de classement

Laurent Platini intrigue les enquêteurs dans la mesure où il a été recruté, en décembre 2011, « après une série d’entretiens », selon le camp Platini, comme consultant au sein de Pilatus Sport MGMT, holding détenue par le fonds qatari Qatar Sports Investments (QSI) – propriétaire du Paris-Saint-Germain depuis juin 2011 – et qui gère la marque d’équipements Burrda Sport. En mars 2012, « sur proposition de QSI », selon le camp Platini, il est devenu DG de transition de Burrda.

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