l’Egypte condamne les opérations militaires de l’armée israélienne à Rafah

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Un médecin étranger présent dans les environs de Rafah témoigne auprès du « Monde »

Notre journaliste Jean-Philippe Rémy, envoyé spécial en Israël, a recueilli le témoignage de James Smith, médecin urgentiste étranger opérant dans le sud de la bande de Gaza. Il raconte au Monde, dans des messages audio, les dernières heures qui viennent de s’écouler.

« Lundi, plusieurs quartiers, ou “blocs” – selon la terminologie en vigueur parmi les forces militaires israéliennes –, ont été classifiés en “zone rouge”. Tous ces endroits se trouvent à l’est de la ville de Rafah. Certains de ces quartiers sont très densément peuplés, ce sont des quartiers d’habitation, et naturellement ils sont infiniment plus peuplés [qu’avant les déplacements de population], étant donné que des foules de gens sont venus s’y établir [au cours des derniers mois], chassés d’autres parties de Gaza. »

« Il y a encore des parties de Rafah qui sont classées en “vert”, mais la crainte est évidemment qu’elles deviennent “rouge” très vite. Les frappes ont été très intenses, depuis lundi. Les gens qui fuient ont cette hantise des frappes, comme cela leur est arrivé dans les parties de Gaza qu’ils ont fuies. Dans les zones désignées rouge, très vite il y a eu des frappes aériennes, des tirs d’artillerie, et en quelques heures, dès l’après-midi, on a vu des gens fuir en grand nombre. »

« Beaucoup de gens ont pris la fuite en direction de l’Ouest, vers une zone verte, et notamment en direction d’Al-Mawasi. C’est une zone sablonneuse le long de la côte, qui est déjà pleine de gens qui ont été déplacés de toutes les parties de Gaza. Quand on roule le long de la route côtière [le long de l’axe Al-Rachid], on voit qu’il y a des tentes littéralement jusqu’à la mer, jusqu’à la limite de l’eau ; la plage est noire de monde. Ce n’était pas le cas, à ce point, quand j’étais là en décembre. Maintenant Al-Mawasi est bourré à craquer de déplacés. Sur la route lundi, il y avait sans doute des centaines de véhicules de toutes sortes, remplis de gens emportant avec eux ce qu’il leur reste de leurs possessions. Ils conduisaient vers le nord, essayant de sortie de Rafah, pour atteindre une zone où se réfugier. »

Jean-Philippe Rémy



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