Le supplice d’Amélie Oudéa-Castéra, engluée dans des polémiques sans fin

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La ministre de l’éducation nationale, de la jeunesse, des sports et des Jeux olympiques et paralympiques, Amélie Oudéa-Castéra, et le premier ministre, Gabriel Attal, lors d’une visite au collège Saint-Exupéry, à Andrésy (Yvelines), le 12 janvier 2024.

Le ton est devenu presque suppliant. Ce jeudi 25 janvier, Amélie Oudéa-Castéra, ministre de l’éducation nationale, de la jeunesse, des sports et des Jeux olympiques et paralympiques, est venue à Orléans parler mixité et inclusion des femmes dans les filières professionnelles et le sport. L’ancienne championne de tennis est décrite comme épuisée par les polémiques qui s’accumulent depuis sa nomination, le 11 janvier. Chacune de ses sorties publiques est une épreuve guettée par les médias. Va-t-elle, à nouveau, déraper ? Cette fois, l’énarque tente de mettre fin à son supplice, implorant, face au micro qui se tend devant elle : « Jugez-moi sur mon action de ministre. »

Dotée d’un portefeuille stratégique pour Emmanuel Macron, qui a fait de l’éducation nationale son « domaine réservé » et la grande priorité de son second quinquennat, elle se sait surveillée. Matignon observe ses déplacements afin de jauger l’ampleur des potentiels troubles causés par ses faux pas auprès de la communauté éducative. Qualifiée par Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU, de « ministre de l’évitement », Amélie Oudéa-Castéra tente de se faire oublier. Officiellement, la ministre a le soutien du chef de l’Etat, qui lui a réitéré sa confiance, lors de la conférence de presse du 16 janvier et lors de ses vœux au monde du sport, le 23 janvier. Mais, officieusement, un conseiller de l’Elysée se demande « comment ça peut tenir ». « Elle s’accroche », constate l’ancien athlète Tony Estanguet, président du comité d’organisation des JO de Paris.

Conscients du péril qui la vise, une cinquantaine de dirigeants de fédérations sportives ont pris la plume, samedi 27 janvier, pour apporter leur soutien à l’ancienne joueuse française. « Nous vous conseillons de prendre le temps de la découvrir », plaident les signataires dans cette tribune publiée sur le site de La Tribune, en s’adressant à la « communauté éducative ». Ils brossent un portrait élogieux d’une « ministre efficace » et d’une « femme politique engagée », qui « place toujours l’intérêt général au cœur de ses décisions ».

« Ça feuilletonne »

Mais le temps pourra-t-il tout effacer ? Le camp présidentiel note que, ces derniers jours, Amélie Oudéa-Castéra a elle-même envenimé les controverses la visant. Quelques heures à peine après sa nomination surprise à la tête de ce superministère, elle réagit aux révélations liées à la scolarisation de ses enfants à l’école privée Stanislas à Paris. Faisant fi des consignes données par Matignon, elle entre volontairement « dans le champ personnel » pour justifier son choix en évoquant « un paquet d’heures » de cours qui « n’avaient pas été remplacées » dans l’école publique fréquentée auparavant par ses enfants. « Moi et mon mari (…), on en a eu marre », lance-t-elle aux côtés de son prédécesseur, désormais premier ministre, Gabriel Attal, qui se mord les lèvres. Un mensonge, dénonce l’oppositionl’enseignante visée a ensuite assuré ne pas avoir été absente. La ministre charge injustement l’école publique que le chef du gouvernement avait tenté, pendant ses cinq mois Rue de Grenelle, de cajoler.

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