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A la mort de Hafez Al-Assad, en juin 2000, des affiches à l’effigie du patriarche et de ses deux fils aînés, Bassel, l’héritier naturel, disparu prématurément dans un accident de voiture en 1994, et Bachar, le successeur par défaut, fleurissent sur les murs des grandes villes de Syrie. Les trois grands hommes du clan Al-Assad sont présentés respectivement comme « le chef, le modèle et l’espoir ». Et, de fait, sitôt Bachar intronisé, un mois plus tard, la population, exténuée par trente années de dictature, se prend à espérer.
Le début de mandat est marqué par une amorce de libéralisation. Tout en relâchant plusieurs centaines de prisonniers politiques, dont des Frères musulmans et des communistes, le nouveau président promulgue des lois facilitant les investissements privés et le développement du secteur bancaire.
Bachar Al-Assad, qui multiplie les sorties en ville sans garde du corps, au bras de son épouse, Asma Al-Akhras, passée par la banque J.P. Morgan, semble décidé à en finir avec l’étatisme, le credo originel du parti Baas. L’homme, à qui son allure de M. Tout-le-Monde vaut le sobriquet de ammo (« tonton »), donne même l’impression de vouloir mettre au pas les sinistres moukhabarat (services de sécurité).
Président par accident
Des salons de discussion éclosent dans les grandes villes, où l’on rêve à voix haute de démocratie. C’est le « printemps de Damas ». Des intellectuels publient des pétitions réclamant la levée de l’état d’urgence, une amnistie générale et l’instauration d’un Etat de droit.
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