Une enquête a été ouverte, portant sur une accusation de viol à l’encontre du réalisateur Samuel Theis, également acteur dans le film primé plusieurs fois Anatomie d’une chute, qui a appelé, mardi 9 janvier, à respecter sa « présomption d’innocence ».
A la fin de juillet, une plainte a été déposée et une enquête préliminaire est en cours, a communiqué à l’Agence France-Presse (AFP) le procureur de la République de Metz, confirmant une information de Télérama. Une plainte avec constitution de partie civile a également été déposée, à la mi-novembre, a-t-il ajouté.
Selon la version rapportée par Télérama, les faits se seraient produits à la fin de juin 2023, lors du tournage de Je le jure, avec Louise Bourgoin et Marina Foïs. Un technicien de 27 ans estime s’être vu imposer un rapport sexuel, après une soirée dans l’appartement loué par la production, alors qu’il n’était pas en mesure d’exprimer son consentement ou son refus. Il aurait quitté le tournage quelques jours après, en accord avec la production.
Une enquête interne diligentée
Sollicité par l’AFP, Samuel Theis, 45 ans, (Party Girl en 2013, Petite Nature en 2021), estime avoir « eu un rapport sexuel oral consenti » avec le plaignant, le lendemain matin de la fête.
Une enquête interne a été diligentée lorsque le technicien serait revenu vers lui par SMS quelques jours après, exprimant son malaise et lui disant avoir l’impression d’avoir été victime d’une « agression sexuelle ». Selon le communiqué du réalisateur, cette enquête de plusieurs mois a conclu à l’absence « d’éléments probants » et « d’élément susceptible de caractériser un comportement fautif ». Le réalisateur n’a pas été entendu par la justice et dit avoir pris connaissance de la plainte par la presse.
« Samuel Theis doit pouvoir répondre de cette accusation dans un cadre strictement judiciaire, sans se sentir contraint de rendre publics ses moyens de défense », détaille le communiqué, transmis par son avocate, Me Marie Dosé. Il dénonce la circulation d’informations « aussi insidieuses qu’erronées ».
Un protocole de confinement mis en place
Après les faits, un strict et inhabituel protocole de confinement du cinéaste avait été mis en place, séparé physiquement de son équipe pour le restant du tournage, qu’il a dirigé à distance.
Ce dispositif a été imaginé par les producteurs pour concilier la prise en compte de la parole du plaignant et la poursuite du tournage, a expliqué à l’AFP une source proche du dossier. Un dispositif d’assurance a été créé pour prendre en charge les interruptions de tournage en cas d’accusations de violences sexuelles, mais n’est déclenché qu’après une plainte.
« Au vu des circonstances et des réactions de certains, ce protocole était un moindre mal, même s’il a été difficilement supportable pour le réalisateur, qui s’est senti nécessairement exclu de son propre tournage », a fait savoir Samuel Theis à l’AFP.