Le président chinois, Xi Jinping, arrive en France pour une visite officielle

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Xi Jinping, sa femme Peng Liyuan et Gabriel Attal, à l’aéroport d’Orly, le 5 mai 2024.

Xi Jinping est arrivé, dimanche 5 mai, à Paris, où Emmanuel Macron entend prôner la « réciprocité » commerciale et la recherche d’une résolution de la guerre en Ukraine face à un président chinois qui continue d’afficher son soutien à la Russie.

De retour pour la première fois en Europe depuis 2019, le président chinois a organisé sa tournée sous le sceau de l’équilibre diplomatique : après la visite d’Etat en France, qui lui demande depuis un an d’user de son influence pour « ramener la Russie à la raison », il se rendra en Serbie et en Hongrie, deux pays restés proches de Moscou.

« Dans l’après-midi du 5 mai, heure locale, le président [de la République populaire de Chine], Xi Jinping est arrivé en avion à Paris pour débuter une visite d’Etat en France », a annoncé la télévision officielle chinoise CCTV. Il a été accueilli vers 16 heures par le premier ministre français, Gabriel Attal, à l’aéroport d’Orly.

Différends commerciaux

Lundi, Xi Jinping, qui vient célébrer les soixante ans de relations diplomatiques franco-chinoises, enchaînera les rendez-vous avec Emmanuel Macron, qui s’est concerté en amont avec le chancelier allemand, Olaf Scholz.

Le matin, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, se joindra au duo franco-chinois à l’Elysée pour une session qui devrait permettre de soulever la question des différends commerciaux.

Menacée d’être prise en tenailles entre les économies américaine et chinoise, massivement aidées par la puissance publique, l’Union européenne a multiplié ces derniers mois les enquêtes sur les subventions étatiques chinoises à plusieurs secteurs industriels, notamment aux véhicules électriques, accusées de fausser la concurrence.

L’après-midi, après une cérémonie protocolaire d’accueil en grande pompe aux Invalides, et avant un banquet à l’Elysée, Emmanuel Macron et Xi Jinping se retrouveront en tête à tête pour la séquence la plus politique, puis s’exprimeront devant la presse. Le président français compte demander à son homologue chinois de soutenir la « trêve olympique » pour « l’ensemble » des conflits à l’occasion des Jeux de Paris cet été.

« Contribuer à une résolution » du conflit ukrainien

Paris veut a minima s’assurer que la Chine, principale alliée du président russe, Vladimir Poutine, ne bascule dans un soutien clair à son effort de guerre face à Kiev ; voire « l’encourager à utiliser les leviers » dont elle dispose sur Moscou pour « contribuer à une résolution de ce conflit », selon l’Elysée. Emmanuel Macron avait porté ce même message il y a un an lors de sa propre visite d’Etat en Chine, avec des résultats modestes.

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Mardi, le président français tentera néanmoins d’enfoncer le clou, dans les Pyrénées, à l’occasion d’une escapade plus personnelle entre les deux hommes, accompagnés de leurs épouses. L’objectif de ce déjeuner sur le col du Tourmalet, là où, enfant, il passait ses vacances chez sa grand-mère, est éminemment diplomatique : casser l’imposant protocole pour instaurer un dialogue plus direct, notamment sur l’Ukraine.

« Nous comprenons le bouleversement qu’engendre la crise ukrainienne pour les Européens. La Chine n’est pas à l’origine de cette crise, et elle n’y est pas non plus partie ou participante », a déclaré Xi Jinping, dans une tribune publiée dans les colonnes du Figaro. « Nous espérons que la paix et la stabilité reviendront rapidement en Europe, et entendons œuvrer avec la France et toute la communauté internationale à trouver de bonnes pistes pour résoudre la crise », a-t-il ajouté.

Sur la question sensible des droits humains, Emmanuel Macron dit préférer évoquer « les désaccords » plutôt « derrière des portes closes ». Paris n’a pas non plus tenu à ériger en priorité le dossier de Taïwan, pourtant au cœur des fortes tensions entre les Etats-Unis et la Chine. Plusieurs centaines de militants tibétains se sont rassemblés dimanche place de la République à Paris pour dénoncer en la Chine « un prédateur » et « un régime colonial ». « Non au totalitarisme chinois », pouvait-on lire sur une banderole.

Le Monde avec AFP

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