le point sur la situation pour la journée du samedi 27 janvier

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Retrouvez ici notre point de situation publié hier

Un char israélien se tient au milieu des décombres alors que des Palestiniens, fuyant Khan Younès, se dirigent vers Rafah, le 27 janvier 2024.

Des combats meurtriers entre l’armée israélienne et le Hamas font rage, samedi 27 janvier, dans le sud de la bande de Gaza, où des centaines de milliers de civils pris au piège survivent dans des conditions humanitaires désastreuses, dans la pluie et le froid. Plusieurs pays ont suspendu leur financement à l’agence des Nations unies chargée de l’aide aux civils, l’UNRWA, dans le territoire palestinien assiégé et dévasté, après des accusations israéliennes selon lesquelles certains de ses employés auraient été impliqués dans l’attaque sanglante menée le 7 octobre par le Hamas contre Israël.

La ville de Khan Younès, dans le sud de Gaza, considérée par Israël comme une place forte du mouvement islamiste, est désormais au cœur de la guerre déclenchée par cette attaque. Les combats se poursuivaient samedi, selon des témoins, notamment aux abords des deux principaux hôpitaux de la ville, Nasser et Al-Amal, qui abritent des malades mais aussi des milliers de déplacés et ne fonctionnent plus qu’au ralenti.

Le ministère de la santé de la bande de Gaza, administrée par le Hamas, a annoncé que 135 personnes avaient été tuées pendant la nuit dans la ville. L’attaque du Hamas, classé organisation terroriste par les Etats-Unis, l’Union européenne et Israël, a entraîné la mort d’environ 1 140 personnes en Israël, majoritairement des civils, selon un décompte de l’Agence France-Presse (AFP) réalisé à partir de chiffres officiels israéliens. En riposte, Israël a juré « d’anéantir » le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, et lancé une vaste opération militaire qui a fait 26 257 morts, en grande majorité des femmes, des enfants et des adolescents, selon un bilan actualisé du ministère de la santé administrée par le mouvement.

Plusieurs pays suspendent leur aide à l’UNRWA

Alors que la situation humanitaire ne cesse de se dégrader, le Royaume-Uni, l’Australie, le Canada, la Finlande et l’Italie ont suspendu leur aide à l’UNRWA, après les Etats-Unis qui avaient annoncé la veille suspendre tout financement futur. Israël veut « s’assurer » que l’UNRWA ne joue plus aucun rôle à Gaza après la guerre, a déclaré samedi son chef de la diplomatie, Israël Katz, tandis que le mouvement islamiste a dénoncé des « menaces » d’Israël à l’encontre de cette agence.

L’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a besoin d’« un soutien maximal » et « non qu’on lui coupe soutien et assistance », a déclaré, sur X, le ministre des affaires civiles palestinien, Hussein Al-Cheikh. « Nous appelons les pays qui ont annoncé la cessation de leur soutien à l’UNRWA à revenir immédiatement sur leur décision, qui implique des risques graves » pour l’assistance humanitaire, alors que la guerre fait rage entre Israël et le Hamas à Gaza, a ajouté M. Cheikh, également secrétaire général du comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP).

Des camps inondés et des hôpitaux menacés à Khan Younès

Quelques kilomètres au sud de Khan Younès, des centaines de milliers de civils sont massés à Rafah, coincés dans un périmètre exigu contre la frontière fermée avec l’Egypte. Plus de 1,3 million de personnes s’entassent dans la ville surpeuplée, selon le bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha). « Les fortes pluies inondent des milliers de déplacés à Rafah, à Khan Younès » ainsi qu’à Nouseirat, Deir Al-Balah et dans la ville de Gaza, plus au nord, a déclaré le porte-parole de la défense civile, Mahmoud Bassal. Mais Rafah n’est pas non plus épargnée par les bombes.

« Des tirs de chars massifs visent depuis le matin les secteurs ouest de la ville, le camp de réfugiés de Khan Younès et les abords de l’hôpital Nasser », où ils ont provoqué « une coupure d’électricité », a déclaré samedi le gouvernement du Hamas. La « capacité chirurgicale » de l’hôpital Nasser est « quasiment inexistante » et les « quelques membres du personnel médical qui sont restés doivent composer avec des stocks de matériel médical très faibles », selon Médecins sans frontières.

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« Des centaines de patients et des membres du personnel de santé » de cet hôpital « ont fui. Il reste actuellement 350 patients et 5 000 personnes déplacées dans l’hôpital », a déclaré, sur X, Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). « L’hôpital est à court de carburant, de nourriture et de fournitures », a-t-il ajouté, appelant à un « cessez-le-feu immédiat ». Le Croissant-Rouge palestinien a une nouvelle fois condamné samedi le siège « pour le sixième jour consécutif » de son hôpital, Al-Amal, par l’armée israélienne et a annoncé qu’un homme de 28 ans avait été tué à l’entrée des urgences de l’établissement par des tirs israéliens.

Le chef de l’Union africaine « salue » la décision de la CIJ

Le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a salué la décision de la Cour internationale de justice qui a appelé Israël à empêcher tout éventuel acte de « génocide » à Gaza. « La décision confirme le respect du droit international et la nécessité pour Israël de se conformer impérativement à ses obligations en vertu de la Convention sur le génocide », a déclaré M. Faki dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux.

La Cour internationale de justice de La Haye a rendu, vendredi, son premier arrêt dans cette affaire historique à l’initiative de l’Afrique du Sud, membre de l’Union africaine. Alors que la guerre ne connaît aucun répit, le Qatar, l’Egypte et les Etats-Unis tentent une médiation pour parvenir à une nouvelle trêve, qui inclurait la libération d’otages et de prisonniers palestiniens.

Le directeur de la CIA, le service de renseignement américain, va rencontrer « dans les tout prochains jours à Paris » ses homologues israélien et égyptien, ainsi que le premier ministre qatari, pour tenter de conclure un accord de trêve, selon une source sécuritaire à l’AFP.

En Espagne, 20 000 manifestants contre le « génocide » à Gaza

Manifestation de soutien aux Palestiniens, le 27 janvier à Madrid.

« Ce n’est pas une guerre c’est un génocide » : quelque 20 000 personnes (selon la préfecture), portant des drapeaux palestiniens et entonnant des slogans contre Israël, ont défilé samedi à Madrid pour protester contre la guerre à Gaza.

Derrière une banderole « Stop au génocide en Palestine », la foule a brandi des drapeaux palestiniens ainsi que quelques drapeaux sud-africains, beaucoup plus rares, au lendemain de la décision de la Cour internationale de justice (CIJ), qui a appelé Israël à « prendre toutes les mesures en son pouvoir » pour éviter un génocide à Gaza. De nombreux participants portaient une pancarte « Boycott Israël » ou « Israël génocidaire ».

Au sein de l’Union européenne (UE), l’Espagne a été l’une des voix les plus critiques à l’égard d’Israël dans le conflit engendré par l’attaque du Hamas le 7 octobre en Israël qui a fait 1.140 morts, en majorité des civils.

Le Monde avec AFP



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