Le Parquet national financier (PNF) analyse une plainte de l’association AC !! Anti-Corruption, reçue le 27 novembre, dénonçant un possible détournement de fonds publics lors de la création de la société commerciale de la Ligue de football professionnel (LFP), a communiqué mercredi 31 janvier une source judiciaire à l’Agence France-Presse (AFP), confirmant une information de L’Equipe.
« Avec notre avocat, Vincent Poudampa, nous avons considéré qu’une enquête devait être ouverte » pour déterminer s’il y avait un détournement de l’argent public, a déclaré à l’AFP Marcel Claude, président d’AC !! Anti-Corruption.
La société commerciale de la LFP a été créée après une cession partielle de capital au fonds d’investissement luxembourgeois CVC Capital Partners. L’accord conclu en avril 2022 par la LFP avec le CVC doit rapporter 1,5 milliard d’euros au football professionnel français, contre 13,04 % de ses revenus à vie pour CVC. La répartition entre les clubs de la manne issue de cet accord est contestée en justice dans une procédure distincte par le club du Havre, qui s’estime floué.
A moyen terme, l’objectif affiché du partenariat est de mieux valoriser les droits audiovisuels (la LFP espère multiplier ses revenus par 2,3 dans les huit prochaines années, pour atteindre 1,8 milliard d’euros), en particulier à l’étranger et dans le numérique.
Une mission d’information sénatoriale dans quelques semaines
Le Sénat a annoncé lancer dans les prochaines semaines une mission d’information sur « la mise en œuvre et les ressorts financiers de la création de cette société commerciale », avait communiqué lundi 29 janvier le sénateur Laurent Lafon, membre du groupe centriste et président de la commission culture, éducation et sport du Sénat.
Dans le contexte actuel des négociations toujours en cours pour l’attribution des droits audiovisuels de la Ligue 1, « nous voulons savoir quelle plus-value cette société commerciale apporte dans le dossier », a-t-il expliqué.
Cette mission d’information se dotera « probablement » des pouvoirs de commission d’enquête, ce qui lui donnera des prérogatives élargies, dans son enquête comme dans ses auditions, a précisé M. Lafon. Elle aura alors six mois pour mener ses auditions et aboutir à un rapport.
Une mission d’information « ne peut en principe porter sur une enquête pénale en cours. La procédure de création des missions d’information prévoit la consultation du ministère de la justice pour s’assurer du respect de ce principe », a rappelé la source judiciaire à l’AFP.