le groupe québécois TVA licencie près d’un tiers de ses effectifs

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Pierre Karl Péladeau, président de TVA, lors d’un conseil d’administration du groupe, à Montréal, le 10 mai 2010.

En proie à de graves difficultés financières, le géant canadien des médias Québecor poursuit sa politique de licenciements. « La situation déficitaire dans laquelle se trouve Groupe TVA n’est tout simplement plus viable », a déclaré, jeudi 2 novembre, Pierre Karl Péladeau, président du groupe et de sa société mère Québecor, dans un communiqué.

L’entreprise a cumulé un déficit de près de 13 millions de dollars canadiens (8,9 millions d’euros) pour son secteur de télédiffusion, contre un déficit de 1,6 million lors du précédent exercice. La restructuration de ses activités au Québec se traduira par la suppression de 547 emplois et l’arrêt de la production interne de contenus de divertissement. Le groupe avait déjà annoncé la suppression de 140 emplois au début de l’année.

Groupe TVA a également annoncé l’optimisation de son parc immobilier : l’entreprise dit être en « réflexion quant à la prochaine vocation du bâtiment de son siège social ».

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« Concurrence féroce » et « surenchère »

Pour expliquer sa situation, le groupe évoque une diminution « de l’auditoire, des abonnements, des revenus publicitaires », mais aussi la « concurrence féroce et la surenchère » dans le domaine du divertissement et des droits sportifs. « Les plates-formes étrangères affectent également les médias sur le plan de l’information en profitant de leurs contenus journalistiques sans leur payer une juste part », explique l’entreprise.

Depuis le 1er août, Meta − propriétaire de Facebook et Instagram − bloque l’accès aux contenus d’actualité de médias sur ses plates-formes, en riposte à une loi relative à l’information en ligne votée en juin par le gouvernement canadien. Inspirée de ce qu’avait fait l’Australie en 2021, la nouvelle loi canadienne vise Google et Meta pour l’instant, et devrait permettre aux entreprises de presse de toucher jusqu’à 230 millions de dollars canadiens (158 millions d’euros), selon Ottawa.

Le gouvernement fédéral souhaite ainsi freiner l’érosion de la presse au Canada au profit des géants du numérique, vers lesquels les revenus publicitaires ont migré ces dernières années.

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Le Monde avec AFP



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