Le groupe Facebook Affaire Emile Soleil s’interroge sur les causes de la mort de l’enfant

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Dans le village du Vernet, le 2 avril 2024.

Réveil brutal

Les membres du groupe Facebook Affaire Emile Soleil venaient de se souhaiter de joyeuses Pâques lorsque la nouvelle est tombée, le 31 mars : le crâne et les dents du « petit Emile » ont été retrouvés, la veille, près du hameau du Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence), où l’enfant avait disparu le 8 juillet 2023, à l’âge de 2 ans et demi. L’information a donné un coup de fouet à l’activité ronronnante, depuis l’été, de cette page privée, qui compte 2 900 membres et ­permet d’échanger articles de presse, interrogations sur l’enquête et théories – parfois loufoques – à propos de cette affaire qui passionne la France. The place to be, incontestablement : la grand-mère maternelle du petit est membre du groupe et son administrateur revendique être en contact avec sa mère.

Randonneuse dans le viseur

Les circonstances de la découverte de ces ossements par une promeneuse, qui a ramené le crâne de l’enfant à son domicile avant de le confier à la gendarmerie, ont suscité l’émoi parmi les membres du groupe, qui se répandent en commentaires suspicieux sur le geste de cette femme : « Bizarre », « louche », « hallucinant »… Eux savent, pour avoir déjà regardé des séries policières, qu’il ne faut jamais toucher à une scène de crime, au risque de la polluer. « Alors on ne blâme pas la randonneuse, défend une modératrice. Peut-être que son téléphone ne captait pas ou pas de batterie. Laisser le crâne avec le risque qu’il disparaisse ? Sous le coup de l’émotion, qu’aurions-nous fait ? »

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L’ombre d’un doute

Mardi 2 avril, le procureur d’Aix-en-Provence, Jean-Luc Blachon, chargé de l’enquête, a précisé que des vêtements portés par Emile lors de sa disparition ont été retrouvés à 150 mètres du lieu où se trouvait le crâne. « Grosse découverte ! », s’enflamme aussitôt une membre du groupe. Si le magistrat a précisé que toutes les hypothèses restent ouvertes, certains enquêteurs en herbe concluent en faveur de l’accident. D’autres soulignent que les morsures post mortem sur le crâne indiquent que la dépouille aurait pu être déplacée par des animaux. « Comme par hasard », souligne un troisième, plus suspicieux, cet épisode intervient deux jours après une reconstitution organisée par les enquêteurs, avec les dix-sept personnes présentes au moment du drame.

Soutien de famille

Touchés par la détresse de la famille, les membres du groupe se sont interrogés sur l’opportunité de lancer une cagnotte afin d’aider les parents à payer les funérailles de leur petit garçon. L’initiative a finalement vu le jour, mais sur une autre page : Prions pour Emile (24 800 membres), qui fait office, depuis plus de neuf mois, de lieu de recueillement en ligne. La mère de l’enfant, catholique traditionaliste, y a communiqué à plusieurs reprises des messages religieux. Plus de trois cents personnes ont accordé un don jusqu’ici afin d’« aider à offrir à Emile un bel enterrement » et « des messes pour sa famille ». Le montant récolté, lui, n’est pas connu.



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