

Pour lutter contre les déserts médicaux, le premier ministre, François Bayrou, doit dévoiler vendredi 25 avril son plan, à l’occasion d’un déplacement dans le Cantal. Le gouvernement souhaite notamment imposer jusqu’à deux jours par mois de temps de consultation aux médecins dans les zones prioritaires du territoire, a appris l’Agence France-Presse de source gouvernementale. M. Bayrou doit tenir une conférence de presse sur le sujet à la mi-journée vendredi.
Alors que six millions de Français n’avaient pas de médecin traitant en 2024, ce « principe de solidarité » du corps médical est présenté par l’exécutif comme une alternative à la « fin de la liberté d’installation » des médecins. Cette mesure coercitive était inscrite dans une proposition de loi transpartisane dont l’article clé a été adopté contre l’avis du gouvernement début avril par l’Assemblée nationale, avant l’examen de la suite du texte prévu début mai.
L’exécutif souhaite, dans le délai d’un mois, une cartographie des zones particulièrement prioritaires, dites « zones rouges ». Ce travail va être confié aux agences régionales de santé (ARS), « en lien étroit avec les préfets et les élus locaux », afin de « définir département par département les zones les plus prioritaires » pour l’application de ce plan.
Manifestations contre des mesures de régulation le 29 avril
Ces mesures de régulation rencontrent une vive opposition chez les médecins qui comptent manifester le 29 avril dans toute la France, tandis que les jeunes médecins ont lancé un appel à une grève dure avec fermeture des cabinets à partir du 28 avril.
Outre cette mesure, le plan présenté vendredi par le gouvernement comprend trois autres « axes ». Le premier traite de la formation. L’idée est de « permettre au plus de jeunes possible d’accéder aux études de santé, au plus près de leur territoire », de « recruter dans les territoires ruraux ou moins favorisés », déroule une source gouvernementale auprès de l’AFP. Un nouveau médecin s’installe plus volontiers dans son territoire d’origine : 50 % des médecins généralistes formés exercent à moins de 85 kilomètres de leur lieu de naissance, une installation sur deux est située à moins de 43 kilomètres de l’université d’internat.
Le gouvernement entend ainsi développer massivement les stages en « territoires sous-denses » pour les étudiants en médecine. Chaque département – les trois-quarts le sont aujourd’hui – devra être pourvu d’une première année aux études de santé. Le gouvernement veut par ailleurs confier de nouveaux actes aux autres professionnels de santé.