« L’avenir de la santé se bâtira en commun, en mettant de côté les querelles stériles »

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Face aux difficultés d’accès aux soins et à la persistance d’une dette de santé publique préoccupante depuis le début de la pandémie de Covid-19, le gouvernement a décidé fin mars d’augmenter les tarifs de certaines spécialités faisant l’objet d’un sous-recours aux soins. C’est le cas des activités de médecine, soins palliatifs et greffes.

S’estimant lésés que les priorités retenues − qui répondent aux besoins de santé des Français – ne correspondent pas aux activités que les cliniques privées préfèrent réaliser, leurs représentants menacent de faire grève à partir du 3 juin. Ce choix leur appartient, mais il n’est pas sans conséquences. Comme toujours, l’hôpital public répondra présent pour tous les patients, y compris lorsque les cliniques fermeront leurs portes.

Sur le fond, la protestation des représentants du secteur privé véhicule l’idée d’un secteur public avantagé : il n’en est rien, puisque le soutien aux filières prioritaires s’applique de la même façon au secteur public et au secteur privé. Sur la forme, leurs exigences donnent trop souvent lieu à l’expression d’un mépris du service public autant qu’à des représentations fausses et inutilement polémiques, allant jusqu’à accuser des équipes de l’hôpital public d’être financées « pour ne pas travailler ». L’excès se passe de commentaires. Rappelons cependant que le secteur privé lucratif a bénéficié des hausses de rémunération prévues par le Ségur de la santé et financées sur fonds publics.

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Les défis qui nous attendent imposent d’avancer ensemble, loin des querelles stériles, pour inventer la santé de demain. Une santé au service de nos concitoyens, à la hauteur de leurs attentes et en mesure de leur redonner confiance dans le système de santé.

Dans un système de santé riche de sa diversité, les forces et les apports de chacun doivent être reconnus. Partout en France, de l’hôpital de proximité aux centres hospitaliers universitaires, 1 344 hôpitaux publics assurent l’accès aux soins de toute la population. Leur force est d’allier l’excellence et la polyvalence, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept. Intervenant dans toutes les disciplines de médecine, de chirurgie ou de psychiatrie, les hôpitaux publics ont des profils d’activité beaucoup plus diversifiés que les cliniques privées. Ils assurent plus de 80 % de la permanence des soins en établissement.

L’activité de gynécologie-obstétrique, jugée non rentable par certains, en est une bonne illustration : l’hôpital public est le seul qui accompagne l’ensemble des patientes et des grossesses, en particulier celles qui sont complexes avec pathologies ou accouchements difficiles, et prend en charge les nouveau-nés nécessitant des soins de réanimation. Sans oublier que les hôpitaux publics accueillent tous les patients, indépendamment de leurs origines ou ressources, concentrant par exemple près de 60 % des dépenses de l’aide médicale de l’Etat.

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