L’accès au dépistage des infections sexuellement transmissibles simplifié

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C’est une étape en moins qui peut faire la différence. A partir de septembre, plus besoin de consulter son médecin ou de se rendre dans un centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic (Cegidd) pour savoir si l’on est infecté par une bactérie responsable de la syphilis, de la gonorrhée ou de la chlamydiose, ou par le virus de l’hépatite B. Il suffira de pousser la porte du laboratoire de biologie médicale le plus proche.

Ces quatre infections sexuellement transmissibles (IST) sont « fréquentes dans la population et peuvent avoir des conséquences importantes sur la santé des femmes et des hommes », rappelle la docteure Maud Giacopelli, chargée de la politique de dépistage VIH-IST-hépatites à la direction générale de la santé (DGS). Selon les données de surveillance des IST en médecine générale, le taux d’incidence en métropole des infections à chlamydia a augmenté de 16 % entre 2020 et 2022, celui des infections à gonocoque de 91 %, et celui de la syphilis de 110 %. Quant à l’hépatite B, le nombre de personnes diagnostiquées positives a augmenté de 10 % entre 2016 et 2021, selon les résultats de l’enquête LaboHep menée par Santé publique France.

Le nouveau dispositif, élaboré dans le cadre de la stratégie nationale de santé sexuelle, vise à « diminuer le risque d’occasions manquées d’aller se faire dépister », car on sait qu’il « n’est pas toujours facile de parler de santé sexuelle avec son médecin », explique la responsable de la DGS. En facilitant la procédure, on augmente les chances que des personnes infectées soient dépistées tôt et reçoivent un traitement rapidement, ce qui contribue à « casser les chaînes de transmission ».

Ce circuit simplifié devrait trouver son public, si l’on en croit les premiers résultats de VIH Test, un dispositif qui permet le dépistage sans frais et sans ordonnance du VIH dans les laboratoires de biologie médicale : rien qu’en 2022, première année de son existence, près de 250 000 personnes y ont eu recours. Cette offre a permis non seulement d’augmenter le niveau global de dépistage du VIH, mais aussi de « toucher des populations qui ne se faisaient pas forcément dépister de ce virus » responsable du sida, fait valoir Maud Giacopelli, qui espère « reproduire cet effet positif sur le dépistage des autres IST ».

« Permettre de dédramatiser »

Les moins de 26 ans n’auront rien à débourser, dès lors qu’ils disposent d’une carte Vitale ou de l’aide médicale d’Etat. Pourquoi ce critère d’âge ? Car les jeunes ont une activité sexuelle importante, sont moins au fait des moyens de prévention et sont particulièrement concernés par la hausse des IST, explique le docteur Pascal Pugliese, médecin au centre hospitalier universitaire de Nice et ancien président de la Société française de lutte contre le sida (SFLS), qui a participé au groupe de travail piloté par la DGS.

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