« La solution ne se trouve pas dans de simples mesures nationales de surface »

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Pas une semaine sans une nouvelle salve de déclarations et de propositions controversées sur l’immigration. Depuis son entrée au gouvernement de Michel Barnier, les positions du ministre de l’intérieur relèvent trop souvent de la seule idéologie au prix de l’utilité de l’action publique. De son avis sur l’aide médicale d’Etat (AME), qui défie la logique sanitaire, à sa fascination pour les solutions dites « innovantes » que portent les dirigeants d’extrême droite en Europe, force est de s’interroger sur la proximité des positions de Bruno Retailleau avec certains argumentaires du Rassemblement national et de ses alliés européens. Au détriment, hélas, des intérêts des Français.

Le président de la République l’a rappelé à l’issue du sommet européen du 17 octobre, les migrations sont un défi européen exigeant une réponse européenne. Il est vain de considérer que la seule échelle nationale offrirait à notre pays la pleine maîtrise de ses frontières. Il en va de même en Italie, où le ministre de l’intérieur s’est rendu avec le premier ministre et où Giorgia Meloni vient de lancer une politique d’externalisation migratoire… qui connaît déjà des déboires, avec l’invalidation par la justice italienne du placement en rétention des tout premiers migrants transférés en Albanie.

La solution au défi migratoire est européenne. C’est pourquoi, depuis 2019, au Parlement, nous travaillons à des réponses concrètes, efficaces et durables. L’adoption du pacte sur la migration et l’asile au printemps dernier est une étape historique, inédite par son ampleur. Car avec le pacte, ce sont dix ans de négociations qui ont abouti à des outils inédits et communs entre les Vingt-Sept pour lutter contre l’immigration irrégulière, mieux contrôler les arrivées aux frontières extérieures de l’Union, accélérer les procédures d’asile et assurer la protection de ceux qui sont persécutés.

Décourager les flux irréguliers

Parlons concrètement. Le pacte prévoit une nouvelle procédure aux frontières de l’Europe, pour traiter plus vite les demandes d’asile des personnes qui arrivent de manière irrégulière sur notre sol et qui ont peu de chances de recevoir l’asile ou sont considérées comme dangereuses. C’est une véritable révolution. Car, à leur arrivée, elles seront maintenues à la frontière, dans des centres sous contrôle, et recevront une décision d’asile en quelques semaines. L’Europe s’apprête enfin à décourager les flux irréguliers qui ne relèvent pas de l’asile.

Mais ce pacte n’est pas encore en place. La loi demande qu’il le soit d’ici à l’été 2026. Nous appelons à ce que les Etats membres mettent tout en œuvre pour l’appliquer le plus tôt possible. Nous en sommes à dix-neuf lois françaises sur l’immigration en l’espace de vingt ans. Avant de se lancer dans une énième loi, mettons en place ces outils, qui viennent d’être adoptés après un travail commun mené par notre famille Renew Europe avec la gauche et la droite européenne, malgré l’opposition incompréhensible de tous les députés socialistes et Les Républicains français.

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