la Russie multiplie les frappes sur les infrastructures énergétiques de Kiev

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Pendant une coupure d’électricité à Kharkiv, deuxième plus grande ville d’Ukraine, le 22 mars 2024.

L’alerte aux bombardements venait à peine de retentir, lundi 25 mars dans la matinée, lorsque plusieurs explosions ont fait trembler la capitale ukrainienne. Alors que les habitants de Kiev se jetaient dans les abris, deux missiles russes hypersoniques 3M22 Zircon étaient interceptés par la défense aérienne. Leurs débris sont tombés sur plusieurs districts, dont le quartier central de Petchersky, détruisant un immeuble et ses alentours. Après cette troisième attaque sur la ville en moins d’une semaine, les autorités ukrainiennes ont réitéré leur demande de nouvelles livraisons de systèmes de défense : « Cela nous rappelle que l’Ukraine a besoin de toute urgence d’une défense aérienne plus importante, en particulier de systèmes Patriot et de missiles capables de repousser toute attaque russe », a notamment écrit sur le réseau social X le ministre des affaires étrangères, Dmytro Kuleba.

Cet appel est d’autant plus pressant que l’Ukraine fait face depuis plusieurs jours à des bombardements répétés sur ses infrastructures énergétiques. Cette récente escalade, qui a déjà fait des dizaines de tués et de blessés, a débuté à l’aube du vendredi 22 mars avec une campagne de frappes sur l’ensemble du territoire. Plus de 60 drones kamikazes et près de 90 missiles de différents types ont été lancés dans ce que le directeur de la compagnie publique d’électricité Ukrenergo, Volodymyr Kudrytskyi, a décrit comme la plus grande attaque russe contre des installations critiques depuis le début de l’invasion.

Des dizaines de centrales thermiques et de sous-stations électriques ont été touchées, de même que la plus grande centrale hydroélectrique d’Ukraine, DniproHES, située sur le Dniepr, dans la région de Zaporijia. Si certaines infrastructures visées ont été épargnées grâce à des structures de protection aménagées à l’automne 2023, huit régions ont subi des coupures de courant, privant des centaines de milliers d’Ukrainiens d’accès à l’électricité pendant plusieurs heures.

Depuis, les bombardements sur les villes n’ont pas cessé, tandis que les autorités du pays commencent à peine à mesurer l’étendue des dégâts. Dimanche 24 mars, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a précisé que la Russie avait tiré environ 190 missiles, 140 drones kamikazes et 700 bombes guidées aériennes sur l’Ukraine en l’espace d’une semaine.

« Fin prématurée » de la saison de chauffage

Le même jour, le directeur de Yasno, Sergey Kovalenko, une entreprise du réseau de distribution du fournisseur d’électricité ukrainien DTEK, annonçait que le groupe avait « perdu 50 % de sa capacité de production ». Dans une intervention à la télévision ukrainienne, dimanche, M. Kovalenko a également affirmé que le rétablissement de la situation pourrait prendre plusieurs mois et a confié craindre une pénurie d’électricité durant l’été.

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