La Russie accusée par le Pentagone d’avoir déployé une arme spatiale sur la trajectoire d’un satellite américain

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Le secrétaire de presse du Pentagone, le général Patrick Ryder, le 14 mai 2024, à Washington, DC.

Le Pentagone accuse Moscou d’avoir lancé une arme spatiale et de l’avoir déployée sur la même orbite qu’un satellite du gouvernement américain. « La Russie a lancé en orbite terrestre basse un satellite que nous estimons être une arme spatiale capable d’attaquer d’autres satellites en orbite terrestre basse », a déclaré le porte-parole du Pentagone, le général Patrick S. Ryder, lors d’une conférence de presse, mardi 21 mai en fin de journée.

L’arme spatiale russe lancée le 16 mai a été déployée « sur la même orbite qu’un satellite du gouvernement américain », a-t-il encore affirmé. Washington continuera de surveiller la situation. « Nous avons la responsabilité d’être prêts à protéger et à défendre le domaine spatial », a-t-il déclaré.

Plus tôt mardi, Moscou avait accusé les Etats-Unis de chercher à placer des armes dans l’espace, après que Washington a mis son veto à une motion russe sur la non-prolifération aux Nations unies.

« Ils ont de nouveau démontré que leurs véritables priorités dans le domaine de l’espace extra-atmosphérique ne visaient pas à préserver l’espace de tout armement, mais à placer des armes dans l’espace et à en faire une arène de confrontation militaire », a déclaré la porte-parole du ministère des affaires étrangères russe, Maria Zakharova, dans un communiqué.

Accusations mutuelles de vouloir armer l’espace

Ces derniers mois, les deux superpuissances se sont mutuellement accusées de vouloir armer l’espace. Dans ce cadre, Washington et Moscou ont proposé des motions de non-prolifération rivales aux Nations unies. La Russie a mis son veto à l’initiative américaine le mois dernier, tandis que la proposition de Moscou a été bloquée par les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France lors d’un vote lundi.

L’ambassadeur américain adjoint aux Nations unies, Robert A. Wood, a déclaré que la proposition de la Russie, qui appelait tous les pays à « prendre des mesures urgentes pour empêcher à tout jamais le placement d’armes dans l’espace extra-atmosphérique », visait à faire diversion et a accusé Moscou de faire de la « manipulation diplomatique ». Selon lui, le lancement russe du 16 mai succède à d’autres « lancements de satellites russes susceptibles d’être équipés de systèmes antisatellites en orbite basse, en 2019 et 2022 ».

En février, la Maison Blanche avait assuré que la Russie développait une arme antisatellite.

Ces tensions entre Moscou et Washington, sur fond de guerre en Ukraine, ressuscitent le risque – datant de la guerre froide – d’une militarisation de l’espace malgré l’existence, depuis 1967, d’un traité appelant à « ne pas développer d’armes nucléaires, ou toute autre arme de destruction massive, conçues spécifiquement pour être placées en orbite ».

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Le Monde avec AFP

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