La plainte en diffamation déposée par la défense de Jonathann Daval, contre la mère et la sœur d’Alexia, a été classée sans suite, a annoncé mardi 26 mars le parquet de Vesoul. M. Daval a été condamné, en novembre 2020, à vingt-cinq ans de prison pour le meurtre d’Alexia, son épouse.
La procédure ouverte a été « classée sans suite pour défaut de plainte préalable », M. Daval ne souhaitant « plus causer de tort, avec une nouvelle plainte, à la famille Fouillot », précise le procureur Arnaud Grécourt, dans un communiqué.
Le 19 février 2024, les avocats de M. Daval avaient déposé une plainte auprès du procureur de la République de Vesoul pour « diffamation publique », visant des propos tenus par Isabelle Fouillot et Stéphanie Gay, la mère et la sœur d’Alexia, dans le quatrième épisode de la série télévisée intitulée Alexia notre fille et diffusée par la chaîne Canal+.
Un revirement de situation
« Dès réception de cette plainte, une enquête était ordonnée. Il ressort de l’audition de M. Jonathann Daval, réalisée par les services de gendarmerie, que celui-ci n’a pas visionné le documentaire » et qu’il « ne souhaite pas déposer plainte contre Isabelle Fouillot et Stéphanie Gay », précise le procureur.
La loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse – qui prévoit et sanctionne la diffamation – « fait de la plainte de la personne diffamée une condition préalable indispensable à l’exercice des poursuites », relève Arnaud Grécourt. Or, « compte tenu de la volonté de M. Jonathann Daval, exprimée à plusieurs reprises de ne pas déposer plainte pour ces faits », « aucune poursuite pénale ne peut être exercée », précise le magistrat.
Selon Randall Schwerdorffer, l’avocat de M. Daval, son client a changé d’avis entre le dépôt de plainte initial et le moment de son audition par les gendarmes. « Je pense que l’hystérie qu’il y a eue après ce dépôt de plainte l’a affecté et qu’il souhaite que ça s’arrête », a-t-il déclaré à l’Agence France-Presse.
Version inédite
Selon la plainte déposée, Isabelle Fouillot et Stéphanie Gay présentaient dans la série « une version inédite de l’affaire, en accusant de façon univoque Jonathann Daval d’avoir délibérément empoisonné son épouse pour provoquer la fausse couche, pour “la rendre folle” et provoquer des malaises ».
Or ces éléments sur un éventuel empoisonnement d’Alexia Daval avaient été écartés lors du procès devant la cour d’assises de la Haute-Saône. La plainte dénonçait « une volonté de présenter au public l’affaire Daval sous un angle inexact » dans le but « de nuire » à Jonathann Daval.
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Jonathann Daval a étranglé son épouse de 29 ans, en 2017, à leur domicile de Gray-la-Ville (Haute-Saône), avant de brûler son corps dans un bois. Pendant trois mois, Jonathann Daval avait montré le visage d’un veuf éploré dans les médias. Après de multiples revirements, il avait reconnu le meurtre de sa femme au cours d’une violente dispute conjugale ainsi que la crémation de son corps.
M. Daval doit comparaître le 10 avril devant le tribunal correctionnel de Besançon pour dénonciation calomnieuse à l’encontre de sa belle-famille, notamment pour avoir accusé son beau-frère d’être l’auteur du meurtre d’Alexia, avant de reconnaître son mensonge.