La mission japonaise SLIM réussit un alunissage historique, mais les cellules solaires du module ne produisent pas d’énergie

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Un module spatial japonais s’est posé sur la Lune et une communication a pu être établie, a annoncé, vendredi 19 janvier, l’agence spatiale japonaise JAXA. « Les cellules solaires [de la sonde] ne produisent pas d’énergie », a-t-elle cependant ajouté.

La sonde, baptisée SLIM, devait se poser dans un rayon de 100 mètres par rapport à sa cible, rayon considéré comme un haut degré de précision dans le cadre des missions lunaires. Cela lui a valu le surnom de « Moon Sniper ».

Se poser avec précision sur la Lune était « un énorme enjeu » pour SLIM, a expliqué Emily Brunsden, directrice de l’Astrocampus de l’université de York. L’enjeu de cette précision du « Sniper » devait être « un énorme progrès technologique qui permettra de concevoir des missions visant à répondre à des questions de recherche beaucoup plus spécifiques ».

En effet, il est courant que les engins lunaires se posent à plusieurs kilomètres de leur cible, ce qui peut compliquer leurs missions d’exploration. Et alunir est plus difficile que de se poser sur des astéroïdes, car la gravité sur la Lune est plus forte que celle de petits corps célestes.

Module coconçu par le géant japonais du jouet Tomy

Représentation du robot SORA-Q, coconçu par Tomy.

La sonde emporte SORA-Q, un robot sphérique à peine plus grand qu’une balle de tennis, et capable de modifier sa forme pour se déplacer sur le sol lunaire. Il a été développé par la JAXA en partenariat avec le géant japonais du jouet Takara Tomy.

SLIM devait se poser dans un petit cratère de moins de 300 mètres de diamètre appelé Shioli, afin de mener au sol des analyses de roches censées provenir du manteau lunaire, la structure interne du satellite naturel de la Terre, qui est encore très mal connue. Ces roches « sont cruciales pour la recherche sur l’origine de la Lune et de la Terre », souligne auprès de l’Agence France-Presse Tomokatsu Morota, maître de conférences à l’université de Tokyo et spécialiste de l’exploration spatiale.

Cette mission japonaise ambitionne également de faire avancer la recherche sur les ressources en eau de la Lune, une question-clé alors que les Etats-Unis et la Chine comptent à terme y installer des bases habitées. La présence de glace d’eau a été démontrée au fond de cratères dans les régions polaires de la Lune, lesquelles par conséquent attirent désormais toutes les attentions.

Plus de cinquante ans après les premiers pas de l’homme sur la Lune, par les Américains en 1969, la Lune est redevenue l’objet d’une course mondiale dans laquelle la rivalité entre les Etats-Unis et la Chine occupe un rôle central. De nombreux autres pays et sociétés privées s’y intéressent également, comme la Russie, qui rêve de renouer avec la gloire spatiale de l’URSS, en s’associant notamment avec la Chine ou l’Inde, qui a réussi l’été dernier son premier alunissage.

Course mondiale

L’alunisseur Peregrine dans un entrepôt de Pittsburgh (Pennsylvanie), en octobre 2023.

Les deux premières tentatives d’alunissage du Japon ont, elles, mal tourné. En 2022, une mini-sonde de la JAXA, Omotenashi (« hospitalité », en japonais), qui était embarquée à bord de la mission américaine Artémis-1, a connu une défaillance fatale de ses batteries peu après son éjection dans l’espace. Et en avril 2023, un alunisseur de la jeune entreprise privée japonaise Ispace s’est écrasé à la surface de la Lune, ayant échoué lors de l’étape de la descente en douceur.

Le 8 janvier, le premier appareil américain devant tenter de se poser sur la Lune depuis plus de cinquante ans a rencontré une « anomalie » en vol, après son décollage réussi, avait annoncé l’entreprise qui l’a développé, Astrobotic. Cette société américaine, sous contrat avec la NASA, a annoncé jeudi que son alunisseur, Peregrine, avait été volontairement perdu, probablement désintégré en rentrant dans l’atmosphère terrestre avant d’atteindre son objectif.

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Atteindre la Lune reste un immense défi technologique, même pour les grandes puissances spatiales. La NASA a reporté de près d’un an les deux prochaines missions de son grand programme de retour sur la Lune Artémis, à septembre 2025 et septembre 2026.

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Le Monde avec AFP



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