« La guerre, premier ennemi des enfants et des femmes, continue à faire des ravages sur les populations civiles »

3369


Le monde entier s’apprête à célébrer, le 20 novembre, le 35e anniversaire de la Convention internationale des droits de l’enfant des Nations unies. Un simple retour en arrière permet de mesurer le chemin parcouru depuis que, le 20 novembre 1989, l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU) adoptait à l’unanimité un texte élaboré patiemment pendant dix ans au bord du lac de Genève.

Ce traité a été ratifié – c’est-à-dire adopté par les Parlements nationaux – dans tous les pays du monde sauf un, les Etats-Unis, qui persiste à penser que les droits de la personne, en l’occurrence les droits de l’enfant, relèvent de la compétence des Etats fédérés et non pas de l’Etat fédéral.

Difficile à comprendre quand on sait que la totalité des autres Etats fédéraux de la planète, l’Inde, le Brésil, la Suisse, l’Allemagne… pour ne citer que ces exemples, ont ratifié ce traité. Cela veut dire en tout cas que, dans la quasi-totalité des pays du monde, les droits des enfants ont reçu une consécration nationale, invocable par chaque citoyen.

Scolarisation multipliée par deux

Au cours de ces trente-cinq dernières années, d’immense progrès ont été réalisés, portés par la dynamique insufflée par ce texte. Selon les Nations unies, la mortalité des enfants de moins de 5 ans a baissé de moitié et leur scolarisation a été multipliée par deux, deux indicateurs considérés comme essentiels pour analyser la situation des enfants.

Mais ce qu’il reste à faire est immense. La guerre, premier ennemi des enfants et des femmes, continue à faire des ravages sur les populations civiles, que ce soit au Proche et au Moyen-Orient, en Ukraine, et sur bien d’autres champs de bataille oubliés, tels que le Soudan, où sévit depuis deux ans une terrible guerre entre factions militaires, ou l’est de la République démocratique du Congo, où des milices s’acharnent sur les civils, en particulier les femmes et les petites filles.

Sans parler des enfants réfugiés rohingya au Bangladesh, des enfants ouïgours enlevés à leurs familles pour être vendus à des familles chinoises, ou des petits Ukrainiens déportés en Russie pour y être adoptés de force.

Sans oublier les milliers d’enfants, accompagnés ou isolés, qui vivent le cauchemar des migrations dues aux conflits, à l’extrême pauvreté ou au changement climatique. Sur tous les continents, la malnutrition continue ses ravages ; le manque d’accès aux soins, le déficit de scolarisation demeurent des défis majeurs, malgré les progrès indéniables réalisés au fil des décennies.

Il vous reste 46.39% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.



Source link