« La future majorité au Parlement européen peut-elle doucher leurs souhaits de stabilité ? »

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Rarement élection aura été aussi suivie par le monde de l’automobile. Avec une certaine nervosité. Car le débat entre les candidats au Parlement européen s’est focalisé sur la voiture électrique, mais pas forcément comme les dirigeants des grands constructeurs le souhaitaient.

Les Républicains et le Rassemblement national agitent la « watture » comme un épouvantail, prônant un retour sur l’interdiction de vendre des voitures à moteur thermique après 2035. La présidente populiste du conseil italien, Giorgia Meloni, fait de même. Et le doute sur le rythme de l’électrification traverse les partis politiques allemands. Une présence plus forte des conservateurs et des populistes au Parlement peut-elle conduire à remettre en question la politique adoptée en 2023 ? La stratégie et l’avenir des groupes automobiles dépendent comme jamais des décisions que prendra la prochaine Commission européenne. Et celle-ci sera désignée en fonction du résultat des élections du 6 au 9 juin.

Le scrutin arrive à un moment critique pour le secteur. Les voitures électriques sont plus visibles dans les rues, le réseau de bornes se densifie, le choix de modèles s’étoffe, mais le marché cale. Surtout hors de France. Car, sans subventions publiques, les ventes de « wattures » s’effondrent. « L’état d’esprit du consommateur, c’est : “Si le gouvernement ne m’aide pas, je ne peux pas soutenir la politique contre le réchauffement climatique” », a résumé Carlos Tavares, le patron de Stellantis, devant les analystes financiers.

Choix technologique

Les industriels espéraient donc bien que la campagne pour les élections européennes mette la voiture électrique au centre du jeu, mais plutôt pour relancer les aides à l’achat que pour remettre en question le choix technologique au cœur du pacte vert défendu par la Commission sortante.

Stellantis, Renault, Michelin, Forvia, Valeo ou OP Mobility (ex-Plastic Omnium) sont « unanimes pour qu’on maintienne le cap », a indiqué Luc Chatel, président de la Plateforme automobile. Pour lui, le débat politique sur l’interdiction de vente des véhicules thermiques en 2035 arrive « à contretemps ». La Chambre syndicale des importateurs d’automobiles et de motocycles, qui réunit leurs concurrents étrangers, est sur la même ligne : « Devant l’urgence écologique, les constructeurs ne tergiversent pas », assure Athina Argyriou, présidente déléguée, pour qui la technologie électrique est « aujourd’hui la seule à même de permettre d’atteindre nos ambitieux objectifs de zéro émission de CO₂ et de NOx, tout en renforçant notre indépendance énergétique ».

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