la footballeuse Jenni Hermoso a confirmé au juge avoir été harcelée par Luis Rubiales et son entourage

3917


La footballeuse Jenni Hermoso, après son audition par le juge, à Madrid, le 2 janvier 2024.

C’est avec un soulagement manifeste que la footballeuse espagnole Jenni Hermoso s’est brièvement adressée aux journalistes qui l’attendaient à la sortie de l’Audience nationale, à Madrid, mardi 2 janvier. « Tout est désormais entre les mains de la justice, c’est tout ce que je peux dire », a déclaré la championne du monde, ajoutant succinctement que « tout s’était bien passé ».

Jenni Hermoso, embrassée de force par l’ancien président de la Fédération royale espagnole de football (RFEF), Luis Rubiales, quelques minutes après le sacre mondial de la « Roja » féminine, à Sydney, le 20 août, a été entendue par le juge Francisco de Jorge, qui s’occupe de l’affaire depuis début septembre. La comparution a duré près de trois heures.

D’après la presse espagnole, qui cite des sources judiciaires, la joueuse a réitéré que le baiser n’avait été « à aucun moment consenti » et confirmé avoir été victime de « harcèlement » de la part de M. Rubiales et de son entourage, notamment des autres trois inculpés dans le scandale : Jorge Vilda, ancien entraîneur de l’équipe nationale féminine, Albert Luque, directeur de l’équipe nationale masculine, et Rubén Rivera, responsable du marketing de la RFEF. Des pressions qui auraient « bouleversé sa vie normale, lui causant une situation de malaise et de tristesse ».

La réforme du code pénal espagnol

Quelques jours après l’incident de Sydney, la fédération avait émis un communiqué dans lequel Mme Hermoso parlait d’un « geste mutuel et spontané » et affirmait maintenir une « excellente relation » avec M. Rubiales. « Nous ne pouvons pas nous appesantir davantage sur un geste d’amitié et de gratitude. Nous avons gagné une Coupe du monde et nous n’allons pas nous écarter de l’essentiel », aurait dit la championne du monde, qui, depuis, a formellement démenti ces propos.

« La RFEF a fait pression sur mon entourage (famille, amis, coéquipiers, etc.) pour qu’ils fassent un témoignage qui n’avait rien à voir avec mes sentiments, avait peu après affirmé l’attaquante en conférence de presse. De telles attitudes font partie du quotidien de notre équipe nationale depuis des années. »

Inculpé d’« agression sexuelle » et de délit de « coercition » pour les pressions présumées sur Jenni Hermoso, Luis Rubiales a déjà été entendu en septembre 2023 par le juge. Il a, depuis, interdiction de s’approcher à moins de deux cents mètres de la joueuse. Depuis une récente réforme du code pénal espagnol, un baiser non consenti peut être considéré comme une agression sexuelle, catégorie pénale regroupant tous les types de violence sexuelle. Selon le parquet, les peines encourues par M. Rubiales vont d’une amende à quatre ans de prison.

Il vous reste 55% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.



Source link