la droite et l’extrême droite mettent le gouvernement sous pression

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Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes et président du parti Les Républicains, à l’Assemblée nationale, à Paris, le 22 novembre 2023.

Sans attendre, le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin a formulé, dimanche 3 décembre, au « 20 heures » de TF1, une annonce à l’issue d’une réunion à Matignon organisée à la demande d’Emmanuel Macron, en réponse à l’attaque terroriste ayant fait un mort à Paris, samedi soir : pouvoir imposer « une injonction de soins » à un individu radicalisé suivi pour troubles psychiatriques. L’assaillant « est adhérent à l’islam radical et il est malade psychiatrique. Il avait arrêté les soins à la demande de certains médecins », a rappelé Gérald Darmanin. « Ce qu’il faut sans doute changer – on l’a vu autour de la première ministre – c’est que le pouvoir public, les préfets, les policiers puissent demander, exiger une injonction de soins, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui », a-t-il poursuivi.

Quelques heures plus tôt, le ministre de la santé, Aurélien Rousseau, avait expliqué sur France 3 que « comme souvent dans ces affaires, s’entremêlent une idéologie, une personnalité influençable et malheureusement la psychiatrie ». « Même si on a largement renforcé depuis quelques années les liens entre [les] psychiatres et les autorités qui suivent ces personnes radicalisées, ça ne nous permet pas de savoir quel est le jour et l’heure du passage à l’acte », a-t-il ajouté.

Il s’agit pour le gouvernement de ne pas laisser la droite et l’extrême droite développer trop facilement leur argumentaire et de répondre aux inquiétudes des Français, un mois et demi après la mort du professeur Dominique Bernard, tué à Arras par Mohammed Mogouchkov, un jeune islamiste d’origine caucasienne suivi par les services de renseignement.

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Dès dimanche matin, depuis Florence, où il participait à un meeting avec d’autres leaders d’extrême droite en Europe, Jordan Bardella avait accablé le gouvernement : « Ce que j’aimerais, c’est [qu’il] prenne conscience que la politique qu’il conduit et la faiblesse qui est la sienne à protéger le peuple français entraîne ces drames et entraîne ces morts », a accusé l’eurodéputé de 28 ans sur BFM-TV. « Je n’ai aucun tabou pour protéger les Français », a rétorqué sur TF1 Gérald Darmanin, à destination de Jordan Bardella.

La question de la rétention de sûreté

Le Rassemblement national comme la droite pointent le profil de l’assaillant, Armand Rajabpour-Miyandoab, islamiste radical « fiché S », déjà condamné à cinq ans de prison pour un projet d’action violente à La Défense, en 2016. « Une nouvelle fois, cet islamiste était connu ! Le terrorisme islamiste continue de tuer en France, ne soyons plus naïfs ! », s’est indigné sur le réseau social X Eric Ciotti, président du parti Les Républicains (LR).

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