La détention du militant écologiste Paul Watson prolongée jusqu’au 5 septembre par un tribunal groenlandais

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Rassemblement des soutiens de Paul Watson, le 11 août à Paris.

Le tribunal groenlandais de Nuuk a ordonné jeudi 15 août le maintien en détention jusqu’au 5 septembre du militant écologiste américano-canadien Paul Watson, dont le Japon demande l’extradition dans une affaire liée à son combat pour la défense des baleines.

Selon la police, qui a annoncé cette décision dans un communiqué, ce maintien en détention s’explique par le fait « de garantir » la présence de M. Watson « au moment de la décision d’extradition », dont la date n’a pas été rendue publique. Le militant de 73 ans a fait appel, a fait savoir la police.

Paul Watson, qui vit en France depuis plus d’un an, a été appréhendé le 21 juillet sur son navire, le John Paul DeJoria, alors qu’il venait d’accoster à Nuuk. Le bateau venait se ravitailler en carburant en vue « d’intercepter » le nouveau navire-usine baleinier du Japon dans le Pacifique Nord, selon la fondation du capitaine Paul Watson (CPWF).

L’arrestation s’est faite sur la base d’une notice rouge d’Interpol émise en 2012, lorsque le Japon l’a accusé d’être coresponsable de dommages et blessures à bord d’un navire baleinier nippon deux ans plus tôt dans le cadre d’une campagne menée par Sea Shepherd.

« Présomption de culpabilité »

Dès 2010, un Néo-Zélandais, Peter Bethune, avait été condamné dans cette affaire à deux ans de prison avec sursis. Tout comme l’avait été M. Bethune, Paul Watson est accusé d’avoir blessé au visage un marin japonais en jetant une bombe puante – de l’acide butyrique – pour entraver le travail des baleiniers. Or, l’avocate de M. Watson, Julie Stage, affirme disposer « d’une vidéo qui prouve que le membre d’équipage qui, selon les autorités japonaises, a été blessé, n’était même pas présent lorsque la bombe puante a été lancée » à bord, s’appuyant sur les épisodes de la série documentaire Justiciers des mers sur les actions de Sea Shepherd.

Pour la défense, « ces vidéos montrent que le Japon invente des faits pour obtenir l’extradition et la condamnation » de M. Watson, a souligné Mme Stage, dénonçant un nouveau gage de la faillibilité du système judiciaire nippon. Cette affaire « est une question de vengeance de la part du système juridique japonais et des autorités japonaises », a estimé un autre avocat de M. Watson, François Zimeray. Ce spécialiste des droits humains affirme qu’au « Japon, il existe une présomption de culpabilité ».

Contactée par l’Agence France-Presse, la présidente de Sea Shepherd France et proche de Paul Watson, Lamya Essemlali, estime après la décision de jeudi que « la Cour a refusé de regarder les preuves vidéo de la série Whale Wars [Justicier des mers] qui montrent que les Japonais ont fabriqué des preuves car ça ne les intéresse pas ».

La décision sur l’extradition vers le Japon, qui incombe en dernier ressort au ministère de la justice danois, doit être prise indépendamment à une date qui n’a pas été rendue publique.

Le Monde avec AFP

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