la crainte d’une escalade au Proche-Orient, sur fond de guerre à Gaza

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Un membre du personnel installe le drapeau iranien au sommet de la nouvelle annexe consulaire de l’ambassade d’Iran à Damas, le jour de son inauguration, le 8 avril 2024.

Les menaces de représailles de l’Iran contre Israël, à la suite d’une frappe meurtrière contre le consulat iranien à Damas, en Syrie, font monter la tension au Proche-Orient. Dans ce contexte, les Etats-Unis ont annoncé jeudi – signe concret du raidissement dans la région – qu’ils restreignaient les mouvements en Israël des membres de leur personnel diplomatique et de leurs familles.

Un général américain chargé du Moyen-Orient, Michael Erik Kurilla, se trouve en Israël pour discuter avec les dirigeants militaires du pays des « menaces sécuritaires dans la région », a fait savoir le porte-parole du Pentagone, Pat Ryder. Selon lui, cette visite, prévue avant les menaces iraniennes, a été avancée « en raison des récents développements ». La compagnie aérienne allemande Lufthansa a, par ailleurs, annoncé qu’elle prolongeait la suspension de ses vols en partance et en direction de Téhéran, « probablement jusqu’à samedi (inclus) », en raison de ces tensions.

Mercredi, le Guide suprême de la République islamique d’Iran, l’ayatollah Ali Khamenei, avait assuré dans un discours retransmis en direct à l’occasion de l’Aïd-el-Fitr que « le régime maléfique [c’est ainsi qu’il nomme Israël] avait fait une erreur, [qu’il devait] être puni et sera[it] puni », réagissant aux frappes attribuées à l’aviation israélienne qui ont détruit le consulat iranien à Damas.

Celles-ci ont fait seize morts, dont sept membres du corps des gardiens de la révolution, l’armée idéologique de la République islamique, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme. Après des entretiens téléphoniques avec ses homologues allemand, australien et britannique, le chef de la diplomatie iranienne, Hossein Amir Abdollahian, a évoqué la « nécessité » pour Téhéran de répondre à ces frappes, tout en cherchant à « éviter les tensions ».

Soutien « inébranlable » de Joe Biden à Israël

Le ministre israélien des affaires étrangères, Israël Katz, a répliqué sur son compte X, y déclarant : « Si l’Iran mène une attaque depuis son territoire, Israël répondra et attaquera l’Iran. » « Nous sommes en pleine guerre à Gaza, qui continue à plein régime (…), mais nous nous préparons aussi à faire face à des défis sur d’autres théâtres » d’opérations, a prévenu jeudi le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou.

La Maison Blanche a précisé jeudi avoir « mis en garde » l’Iran, tandis que le secrétaire d’Etat, Antony Blinken, s’est entretenu par téléphone avec ses homologues chinois, turc et saoudien, les appelant à faire pression sur Téhéran contre toute attaque visant Israël, selon le département d’Etat. « Comme je l’ai dit au premier ministre, Nétanyahou, notre engagement pour la sécurité d’Israël face à ces menaces de l’Iran et de ses alliés est inébranlable, a également fait savoir le président américain, Joe Biden, avant d’insister : Je répète : inébranlable. Nous ferons tout ce que nous pourrons pour protéger la sécurité d’Israël. » La Russie et l’Allemagne ont appelé, de leur côté, à la « retenue », afin d’éviter une escalade au Proche-Orient.

Cette potentielle réplique de l’Iran aux frappes israéliennes contre son consulat survient alors que les discussions diplomatiques autour d’une trêve entre Israël et le Hamas n’ont pas permis jusqu’à présent de parvenir à un compromis. Jeudi, Israël a accusé le Hamas de « tourner le dos » à une « offre très raisonnable ».

La dernière proposition avancée par le Qatar, les Etats-Unis et l’Egypte prévoit dans un premier temps une trêve de six semaines ainsi que la libération de 42 otages retenus à Gaza en échange de 800 à 900 Palestiniens incarcérés par Israël et le retour chez eux des habitants du nord du territoire déplacés par la guerre, selon une source du Hamas auprès de l’Agence France-Presse (AFP).

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Le Hamas exige avant tout accord un cessez-le-feu définitif, le retrait israélien de Gaza, une augmentation importante de l’aide humanitaire, un retour des déplacés et un accord « sérieux » d’échange d’otages et de prisonniers palestiniens. Le chef du mouvement islamiste, Ismaïl Haniyeh, soutient que la mort, survenue plus tôt cette semaine, de trois de ses fils dans une frappe israélienne à Gaza n’était pas à même de fléchir sa position dans les négociations.

Le Monde avec AFP

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