La Corée du Sud retire des haut-parleurs utilisés pour diffuser de la K-pop et des bulletins d’information en direction de la Corée du Nord

2018


Cette photographie, diffusée par le ministère de la défense de Corée, montre des militaires coréens en train de démonter des haut-parleurs à la frontière avec la Corée du Nord, le 4 août 2025.

Séoul a déclaré, lundi 4 août, avoir commencé à retirer les haut-parleurs utilisés pour diffuser de la K-pop et des bulletins d’information en direction de la Corée du Nord, dans une volonté d’apaisement des tensions à l’initiative du nouveau président de la Corée du Sud.

« A partir d’aujourd’hui, l’armée commence à retirer les haut-parleurs », a déclaré lundi à la presse Lee Kyung-ho, porte-parole du ministère de la défense sud-coréen. « C’est une mesure pratique visant à aider à apaiser les tensions avec le Nord, à condition que ces actions ne compromettent pas l’état de préparation de l’armée », a-t-il dit, ajoutant que tous les haut-parleurs placés le long de la frontière seraient démontés avant la fin de la semaine.

En juin, Séoul a cessé d’émettre de la propagande anti-Pyongyang le long de la frontière. La Corée du Nord a dès le lendemain arrêté de diffuser les bruits inquiétants qui perturbaient jour et nuit les habitants du Sud proches de la ligne de séparation.

Le président, Lee Jae-myung, récemment élu après la destitution de son prédécesseur à la suite d’une déclaration avortée de loi martiale, avait ordonné à l’armée d’interrompre les diffusions afin de « rétablir la confiance ».

Environ 20 haut-parleurs sont à démanteler, selon un rapport de l’agence de presse Yonhap. Des photos diffusées par le ministère montrent des soldats portant des gilets pare-balles en train de décharger des ensembles de haut-parleurs.

Pyongyang refuse de poursuivre le dialogue

Arrivé au pouvoir au début de juin, le président a promis de tendre la main à Pyongyang, arguant que, « quel qu’en soit le coût, la paix est préférable à la guerre ». Son prédécesseur Yoon Suk Yeol, qui maintenait une ligne dure vis-à-vis de Pyongyang, avait commencé à diffuser de la K-pop et des bulletins d’information en réponse à une série de ballons remplis de déchets envoyés vers le Sud par Pyongyang. En représailles, le Nord avait peu après commencé à diffuser des bruits inquiétants le long de la frontière.

Lee Jae-myung a adopté une approche différente pour traiter avec le Nord, notamment en demandant aux associations et ONG de cesser d’envoyer des tracts de propagande anti-Nord. « Nous avons fermement exhorté les groupes civiques à suspendre les activités de distribution de tracts afin de favoriser la paix et de garantir la sécurité des habitants des zones frontalières », a affirmé à la presse Koo Byung-sam, porte-parole du ministère de l’unification, lundi.

Mais, malgré les ouvertures diplomatiques du Sud, le Nord a rejeté l’idée de poursuivre le dialogue. Si Séoul « espérait » inverser la situation « avec quelques mots doux, il n’y a pas pire erreur de calcul que cela », a tonné, le 28 juillet, Kim Yo-jong, l’influente sœur du dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un. Elle a également évoqué une incompatibilité « irréversible » entre les deux pays, techniquement toujours en guerre, leur conflit s’étant soldé, en 1953, par un simple armistice et non un traité de paix. Lee Jae-myung souhaite, pour sa part, un dialogue transfrontalier sans condition préalable.

Le Monde avec AFP

Réutiliser ce contenu



Source link