La COP17 sur la biodiversité, en 2026, aura lieu en Arménie, élue face à son ennemi, l’Azerbaïdjan

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Lors de la COP16 sur la biodiversité, à Cali (Colombie), le 22 octobre 2024.

L’Arménie a été élue, jeudi 31 octobre, face à son ennemi, l’Azerbaïdjan, pour accueillir en 2026 la 17ᵉ conférence des Nations unies sur la sauvegarde de la nature (COP17), à l’issue d’un vote inédit des pays membres de la Convention sur la diversité biologique (CDB) réunis en Colombie. Les deux pays, en conflit depuis des décennies, étaient tous les deux candidats. Pour la première dans l’histoire de la CDB, un vote à bulletin secret a dû être organisé pour les départager. L’Arménie l’a emporté avec 65 suffrages exprimés contre 58, a annoncé en plénière la présidente de la COP16, qui touche à sa fin dans la ville de Cali.

Depuis la naissance de cette convention en 1992, les pays membres avaient jusqu’ici toujours fini par trouver un consensus sur le pays hôte, selon le porte-parole de la CDB, David Ainsworth. Il avait été décidé à la COP13 au Mexique que la présidence de la COP17 reviendrait à un pays du groupe de l’Europe centrale et de l’Est qui, à l’ONU, comprend la Russie et les pays du Caucase.

L’Azerbaïdjan, qui accueille déjà un sommet majeur de l’ONU à partir du 10 novembre, la COP29 sur le climat, s’était porté candidat pour présider cette COP17 biodiversité, et l’Arménie lui avait alors emboîté le pas.

Pressions en faveur de la paix avant la COP29

Mercredi soir, les représentants des deux pays s’étaient succédé à la tribune de la COP16 pour vanter, vidéo à l’appui, les mérites de leur biodiversité locale et leur capacité à accueillir et à présider un tel sommet, crucial pour que l’humanité tienne ses objectifs, adoptés il y a deux ans, de stopper la destruction de la nature d’ici à 2030.

C’est à la COP17 que les pays doivent faire un bilan à mi-parcours et éventuellement muscler leurs efforts. Mais la crédibilité de ce bilan dépend de règles complexes qui doivent être adoptées à Cali et ne font toujours pas consensus au dernier jour du sommet.

« Nous serons très heureux d’accueillir toutes les délégations (…), le gouvernement arménien fera tout son possible pour que la COP17 soit un véritable succès », a remercié le délégué Davit Manoukian, du ministère arménien des affaires étrangères.

Les deux anciennes républiques soviétiques sont en conflit depuis des décennies à propos du Haut-Karabakh, une enclave montagneuse sous souveraineté azerbaïdjanaise. Peuplée en majorité d’Arméniens, elle a été reprise militairement par Bakou en septembre 2023, et la population entière de près de 120 000 personnes s’est réfugiée en Arménie. Les négociations de paix entre les deux pays n’ont pas encore abouti malgré la pression de la communauté internationale qui s’est accrue sur Bakou pour que l’accord de paix soit signé avant la COP29. Pour la COP17 sur la biodiversité, l’Ouzbékistan était également un temps en lice, mais le pays s’était finalement retiré.

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Le Monde avec AFP

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