La Chine présente un plan pour sauver son marché immobilier

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Des bâtiments résidentiels en construction par le promoteur immobilier Vanke, à Hangzhou, dans la province du Zhejiang (est de la Chine), le 9 mai.

Confronté à une crise du marché immobilier qu’il n’est, jusque-là, pas parvenu à juguler, le gouvernement chinois a annoncé, vendredi 17 mai, un plan de sauvetage du secteur d’une ampleur inédite. La méthode : racheter une partie du nombre inquiétant d’appartements vides ou de chantiers à l’arrêt pour les transformer en logements sociaux.

Les autorités locales doivent « mener la difficile bataille du risque des projets immobiliers non achevés », a déclaré le vice-premier ministre chargé de l’économie, He Lifeng, devant des cadres, admettant ainsi les difficultés rencontrées par la Chine dans cette filière qui pèse plus d’un quart du produit intérieur brut (PIB).

La banque centrale a annoncé, le même jour, un financement de 300 milliards de yuans (38,2 milliards d’euros) en vue de soutenir ces rachats, effectués par les gouvernements et entreprises étatiques locales pour ensuite mener les chantiers à leur terme et livrer les appartements à un tarif modéré. Elle a également abaissé de 20 % à 15 % l’apport minimum exigé des particuliers pour l’achat d’un premier appartement, et à 25 % pour un deuxième. Le taux d’intérêt plancher imposé jusqu’alors sur les crédits immobiliers a été abandonné. « Le marché immobilier concerne les intérêts immédiats du peuple, ainsi que le développement économique et social global du pays », a soutenu M. He lors de cette conférence.

Pessimisme des ménages

L’annonce est intervenue quelques heures après la publication de données peu encourageantes sur l’état du marché immobilier et qui rendent très ambitieux l’objectif d’une croissance du PIB d’environ 5 % sur 2024, fixé début mars par le gouvernement. Les prix du neuf ont subi une chute de 3,5 % sur un an en avril et ceux de l’ancien, de 6,8 %, un déclin record. L’inventaire des invendus s’étendait à 748 millions de mètres carrés en mars. Cette panne du secteur immobilier nourrit le pessimisme des ménages. Les ventes de détail n’ont progressé que de 2,3 % sur un an en avril, contre 3,1 % le mois précédent, tandis qu’en plein débat sur les surcapacités chinoises, la production industrielle, elle, a crû de 6,7 %.

Le ralentissement de l’immobilier a, au départ, été voulu par les autorités, inquiètes de bulles incontrôlées et alors que le prix des logements dans les grandes villes représente un vecteur de colère sociale. « Un appartement est fait pour vivre, pas pour spéculer », avait déclaré le président Xi Jinping, fin 2016. Les règles d’octroi de lignes de crédit aux promoteurs immobiliers avaient été considérablement durcies en 2020. Le plus grand promoteur du pays, Evergrande, s’est trouvé en défaut de paiement en 2021, avec 310 milliards d’euros de dettes, et a été placé en liquidation début 2024. Un autre acteur majeur du secteur, Country Garden, se bat devant les tribunaux face à ses créanciers qui demandent sa liquidation après qu’il a stoppé ses remboursements.

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