La Belgique sous pression pour réinvestir dans la défense

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Le bâtiment du NCIA, à Bruxelles, en 2018.

La Belgique s’expose à des mesures de rétorsion de la part de l’OTAN si elle n’augmente pas rapidement son budget de défense. Parmi les menaces évoquées, mercredi 14 août, par le quotidien néerlandophone Het Laatste Nieuws, le possible déménagement, vers les Pays-Bas ou l’Allemagne, du département de communication et d’information de l’OTAN (NCIA), l’agence des technologies qui emploie actuellement un millier de personnes en Belgique, et autour de laquelle gravitent de nombreuses entreprises de pointe.

Le NCIA brasse des centaines de millions d’euros, consacrés à la cybersécurité et au développement de nouveaux projets, et « l’OTAN perd patience » face à la lenteur des progrès belges en matière de défense, affirmait le journal.

Cette information, que le gouvernement démissionnaire du libéral Alexander De Croo refuse de commenter, devrait animer un peu plus les négociations en vue de la formation d’une nouvelle coalition, à la suite des élections du 9 juin. Une source officielle à l’OTAN dément cependant toute idée de sanction éventuelle contre la Belgique, à ce stade en tout cas. « Il n’est pas prévu de déplacer les installations ou le personnel de la NCIA de la Belgique vers un autre pays », explique ce responsable interrogé par Le Monde.

Egalement interrogé, le cabinet de la ministre de la défense démissionnaire, Ludivine Dedonder, une socialiste francophone, nie quant à lui avoir subi des pressions ou des menaces et affirme ne détenir aucune information quant à un éventuel transfert du NCIA.

Urgence d’un réinvestissement

Une récente rencontre entre les négociateurs de la nouvelle coalition et l’état-major de l’armée a permis à ce dernier d’insister sur l’urgence d’un réinvestissement dans la défense, afin d’apaiser les responsables de l’OTAN et les partenaires de la Belgique, actuellement très éloignée de l’objectif fixé par l’Alliance atlantique, à savoir 2 % au moins du Produit intérieur brut consacré à la défense. Une récente note du département belge du budget indique que le royaume n’en sera qu’à 1,15 % en 2024 et la trajectoire actuelle, si elle n’est pas corrigée, permettrait d’atteindre 1,45 %, au mieux, en 2030.

Le département de Mme Dedonder, régulièrement interrogé sur ce point, réplique en général que les « bases crédibles » d’un réinvestissement ont été établies en vue de l’horizon 2030, avec un « Plan Star » qui mise sur des embauches, la reconstitution des stocks d’armement, la construction d’infrastructures et le développement d’une nouvelle politique industrielle.

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