la bande de Gaza toujours bombardée, un premier bateau humanitaire a pu décharger sa cargaison

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Des manifestants défilent lors d’une manifestation contre le gouvernement du premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou et pour la libération des otages kidnappés par le Hamas, à Tel Aviv, en Israël, le 16 mars 2024.

Les bombardements israéliens se sont poursuivis, samedi 16 mars, dans la bande de Gaza, où 36 membres d’une même famille ont été tués dans le camp de réfugiés de Nuseirat, dans le centre, au cours d’une nuit marquée par 60 frappes aériennes, d’après le ministère de la santé du Hamas. Sollicitée par l’Agence France-Presse (AFP), l’armée israélienne n’a pas confirmé être à l’origine de la frappe, indiquant toutefois avoir ciblé « plusieurs terroristes retranchés » dans le camp de Nuseirat.

Les négociations pour parvenir à une trêve se poursuivent, tandis qu’un premier bateau d’aide humanitaire a fini samedi de décharger sa cargaison dans le territoire palestinien menacé de famine, et qu’un deuxième pourrait partir prochainement.

Les négociations pour obtenir une trêve se poursuivent

Samedi, des familles d’otages se sont rassemblées à Tel-Aviv pour demander une nouvelle fois la libération de leurs proches retenus à Gaza. « Partout où nous allons (…) nous parlons de vous, nous chantons pour vous et nous prions pour vous », ont-elles scandé.

Après plus de cinq mois de guerre, les Etats-Unis, le Qatar et l’Egypte, pays médiateurs, tentent toujours de parvenir à un accord sur une trêve et un échange d’otages retenus à Gaza contre des prisonniers palestiniens détenus par Israël, après avoir échoué à le faire avant le début du ramadan.

Le Hamas, qui a pris le pouvoir dans la bande de Gaza en 2007 et exigeait jusqu’ici d’Israël un cessez-le-feu définitif avant tout accord, s’est dit vendredi prêt à une trêve de six semaines, pendant laquelle 42 otages − femmes, enfants, personnes âgées et malades − pourraient être libérés en échange de 20 à 50 prisonniers palestiniens contre chaque otage libéré.

Le cabinet de sécurité israélien se réunira dimanche afin de déterminer la position de la délégation israélienne devant se rendre au Qatar pour négocier un échange d’otages contre des prisonniers palestiniens dans le cadre d’une trêve à Gaza, a annoncé samedi soir le bureau de Benjamin Netanyahu. Le ministre des finances Bezalel Smotrich, un ténor d’extrême droite, s’est dit opposé à l’envoi de cette délégation : « Nétanyahou doit ordonner à (…) l’armée d’entrer immédiatement à Rafah et d’intensifier la pression militaire jusqu’à ce que le Hamas soit détruit », a-t-il écrit sur X.

En escale samedi à Manama, la capitale de Bahreïn, le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, « s’est engagé à poursuivre la coordination » avec les « partenaires régionaux et internationaux » pour « promouvoir le calme pendant le mois sacré du ramadan » qui commencé lundi, selon le porte-parole du département d’Etat, Matthew Miller.

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L’OMS exorte Israël à renoncer à un assaut sur Rafah « au nom de l’humanité »

M. Nétanyahou a approuvé vendredi « les plans d’action » de l’armée en vue d’une offensive à Rafah, où sont massés, selon l’ONU, environ 1,5 million de Palestiniens. Cette opération, contre laquelle les Etats-Unis et l’ONU ne cessent de mettre en garde, pourrait intervenir à défaut d’accord de trêve ou après.

Le chef de l’Organisation mondiale de la santé a exhorté samedi Israël à renoncer à un assaut sur Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, « au nom de l’humanité ». « Je suis gravement préoccupé par les informations faisant état d’un plan israélien visant à lancer une attaque terrestre contre Rafah. Une nouvelle escalade de la violence dans cette zone densément peuplée entraînerait encore davantage de morts et de souffrances », a écrit Tedros Adhanom Ghebreyesus sur le réseau social X.

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« Les 1,2 million de personnes qui se trouvent à Rafah n’ont aucun endroit sûr où aller, il n’existe pas d’établissements de santé entièrement fonctionnels et sûrs auxquels ils pourraient accéder ailleurs à Gaza », souligne-t-il. « De nombreuses personnes sont trop fragiles, affamées et malades pour être à nouveau déplacées », insiste le chef de l’OMS.

Un deuxième bateau d’aide humanitaire attendu prochainement

La barge de World Central Kitchen, convoyée de Chypre par un navire de l’ONG Open Arms, photographiée par l’armée israélienne à quelques mètres de la côte gazaouie, le 15 mars 2024.

Outre les raids et les combats, l’ONU redoute une famine généralisée dans le territoire palestinien. De l’aide humanitaire est acheminée par voie terrestre et entre dans le sud de la bande de Gaza après avoir été inspectée par Israël, mais reste très insuffisante au regard des besoins des 2,4 millions d’habitants.

Parti mardi de Chypre, un bateau de l’ONG espagnole Open Arms transportant 200 tonnes de vivres de l’organisation World Kitchen Central (WCK) est arrivé vendredi sur la côte de Gaza où il a fini samedi de décharger sa cargaison, répartie dans douze camions. L’aide doit servir à préparer des repas pour les habitants du nord de la bande de Gaza, où la situation humanitaire est particulièrement catastrophique.

Le porte-parole du ministère des affaires étrangères chypriote, Theodoros Gotsis, a déclaré samedi qu’un deuxième bateau d’aide était prêt et qu’il allait partir pour Gaza ce week-end. Mais, selon WCK, les prévisions de météo marine font état de mauvais temps entre dimanche et la fin de la semaine prochaine, ce qui pourrait retarder son départ.

Les efforts internationaux se multiplient pour tenter d’acheminer davantage d’aide, notamment par parachutages. L’Allemagne, qui s’est jointe pour la première fois samedi aux pays participants à un pont aérien d’aide depuis la Jordanie, a annoncé un premier largage de quatre tonnes de denrées alimentaires au-dessus du nord de Gaza. L’ONU, l’UE, les Etats-Unis et d’autres pays insistent toutefois que l’acheminement d’aide par les airs ou la mer ne pouvait se substituer aux routes terrestres.

Le Monde avec AFP

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