Joe Biden, refondateur de l’économie américaine ou dépensier dangereux ?

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Le président américain, Joe Biden, à l’aéroport international Stewart, à New York, aux Etats-Unis, le 25 mai 2024.

Joe Biden était censé être un « pape de transition », un président des Etats-Unis soucieux de panser les plaies d’une nation déchirée après les mandats de Barack Obama et de Donald Trump.

Mais sous ce politicien septuagénaire, élu au Sénat pour la première fois en 1973, a percé un révolutionnaire, qui a chamboulé l’économie américaine, avec ses mesures massives de réindustrialisation des Etats-Unis et ses mesures sociales, allant des aides en réponse au Covid-19 à la baisse du prix des médicaments en passant par l’annulation d’une partie de la dette étudiante. Au prix d’une inflation inédite depuis plus de quarante ans et d’un déficit budgétaire ahurissant de 6,3 % du produit intérieur brut (PIB), alors que le chômage se trouve sous la barre des 4 % de la population active.

Joe Biden se rêve en successeur de Franklin Roosevelt, 32e président des Etats-Unis et père du New Deal dans les années 1930, qui laissa au sortir de la crise économie liée au krach et de la guerre un pays transformé réalisant la moitié du PIB de la planète, ou du démocrate Lyndon B. Johnson, successeur méconnu de John Fitzgerald Kennedy (35e président américain), qui imposa les droits civiques et sociaux avec sa Great Society, mais provoqua la stagflation en s’embourbant dans la guerre du Vietnam.

Lire le décryptage | Article réservé à nos abonnés « America is back », le bilan économique reluisant de Joe Biden

Il existe sur le Vieux Continent une certaine fascination pour ce président Biden qui ose faire ce que les Européens – surtout les Français − rêveraient d’accomplir, subventionner massivement leur industrie, imposer des droits de douane délirants à la Chine et laisser filer les déficits, au diable les marchés.

Les « Bidenomics »

Pour comprendre les « Bidenomics », il faut revenir au contexte de son élection, qui visait à répondre à quatre défis. Premièrement, reconquérir la classe ouvrière blanche, qui avait massivement basculé en faveur de Donald Trump en 2016, ce qui impliquait d’avoir un discours ouvriériste et protecteur de l’industrie traditionnelle.

Deuxièmement, mettre en œuvre un agenda de gauche, pour rattraper l’électorat du sénateur socialiste du Vermont Bernie Sanders, qui avait failli à Hillary Clinton, ce qui passait par une « social-démocratisation » de l’Amérique, avec des salaires plus élevés et une protection sociale plus forte.

Troisièmement, tirer les leçons de la crise du Covid-19 et de la montée de l’autoritarisme chinois, qui avait révélé l’extraordinaire vulnérabilité de l’économie américaine, avec des chaînes de production éparpillées sur la planète. Enfin, adopter un agenda environnementaliste puissant, après la sortie de Donald Trump des accords de Paris.

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