Michelle Obama a prononcé le 26 octobre à Kalamazoo, dans le Michigan, un discours attendu, son premier de la campagne, en soutien à la candidate démocrate Kamala Harris. L’ancienne première dame des Etats-Unis y mettait en garde contre les effets dévastateurs qu’auraient les politiques envisagées par les républicains afin de durcir encore l’accès à l’avortement, qui ne dispose plus d’une protection constitutionnelle depuis l’arrêt Dobbs rendu par la Cour suprême en 2022. La répression de l’IVG souhaitée par la droite est d’une telle sévérité qu’elle menace la santé des femmes de manière générale, estime Michelle Obama. Cette allocution intervient dans une campagne marquée par une polarisation de genre, entre un électorat féminin qui tend à soutenir la gauche et un vote masculin qui devrait davantage se reporter vers la droite.
« (…) Accordez-moi quelques instants pour vous donner, en particulier à vous, vous les hommes qui partagez nos vies, une meilleure idée de ce qui pourrait arriver si nous continuons à démanteler notre système de santé reproductive morceau par morceau, comme Trump a l’intention de le faire. Je veux que vous en compreniez les effets terribles, non seulement sur ce qui touche à l’avortement, mais aussi sur la santé des femmes en général.
Si tant de femmes et de médecins sont horrifiés par ce qui se passe depuis que les juges de Trump à la Cour suprême ont renversé l’arrêt Roe v. Wade [qui garantissait, avant d’être annulé en 2022, le droit d’avorter], c’est qu’il y a de sérieuses raisons de l’être. Nous voyons des femmes faire des pieds et des mains pour se rendre dans un autre Etat et obtenir les soins dont elles ont besoin. Pas plus tard que cette semaine, une grande revue médicale soulignait [le 21 octobre] que, depuis l’annulation de l’arrêt Roe v. Wade, la mortalité infantile dans ce pays a augmenté en grande partie parce que les femmes sont contraintes de porter à terme des fœtus qui ne survivront pas. Aux Etats-Unis, une femme a passé vingt-deux jours en prison, soupçonnée de meurtre après avoir fait une fausse couche dans sa salle de bains.
On voit des médecins ne plus savoir s’ils peuvent traiter ou non une grossesse extra-utérine. [On voit également] des médecins à qui on interdit d’apporter les soins appropriés à une femme tant qu’elle n’est pas suffisamment proche de la mort, qui ne peuvent agir qu’au titre de l’exception accordée pour préserver la vie de la mère [dans certains Etats ayant adopté des lois très restrictives, une dérogation prévoit parfois que le personnel médical peut pratiquer une IVG in extremis quand la patiente risque de mourir].
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