Israël soupèse sa riposte contre le Hezbollah après un tir meurtrier sur le Golan

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Des membres de la minorité druze en deuil autour des corps de certains des douze enfants et adolescents tués lors d’une frappe de roquette sur un terrain de football, dans le village de Majdal Shams, sur le plateau du Golan sous contrôle israélien, le 28 juillet 2024.

La riposte israélienne est certaine, mais elle tardait encore, lundi 29 juillet au matin. Le risque existe que l’Etat hébreu ne bascule dans un conflit de plus grande ampleur avec le Hezbollah libanais, deux jours après le tir de roquette attribué au mouvement chiite, qui a tué douze enfants et adolescents et fait vingt-neuf blessés sur un terrain de football à Majdal Shams, une ville druze du plateau du Golan syrien, occupé puis illégalement annexé en 1981.

Aux yeux d’Israël, ce tir a légitimé un changement d’échelle du conflit, et rendu plus applicables des plans de frappes que l’Etat hébreu soupesait depuis des mois. Lundi, tout le Liban demeurait suspendu à cette réponse. Certains vols à destination de l’aéroport international de Beyrouth, le seul du pays, ont été annulés ou retardés.

Ce conflit qui se poursuit depuis octobre 2023 en écho à la guerre à Gaza a fait 160 000 déplacés des deux côtés de la frontière israélo-libanaise, 527 morts au Liban, dont 104 civils, selon un décompte de l’Agence France-Presse, et 46 morts en Israël, dont une moitié de soldats. Le Hezbollah a cherché à limiter ses attaques pour l’essentiel à des cibles militaires, mais l’intensité de ses tirs rendait d’importantes pertes civiles tôt ou tard inéluctables en Israël.

Missile de fabrication iranienne

L’armée israélienne le reconnaît : il y a peu de chance que le Hezbollah ait intentionnellement frappé cette ville de la partie du Golan conquise par Israël sur la Syrie en 1967, dont nombre d’habitants refusent la nationalité israélienne. Mais l’Etat hébreu a identifié le missile de fabrication iranienne, un Falaq-1, et nommé un commandant du Hezbollah jugé responsable, stationné dans la région de Sheba.

Le Hezbollah répond à des tirs incessants et méthodiques contre ses hommes par des salves de roquettes et de drones, jusqu’à environ deux cents simultanément, et jusqu’à une quarantaine de kilomètres de la frontière. Ce fut le cas samedi. Après une frappe israélienne qui a tué quatre de ses combattants à Kfar Kila, au Liban sud, le Parti de Dieu avait revendiqué une série de tirs, notamment contre le quartier général de la brigade Hermon, proche de Majdal Shams, qu’il prend régulièrement pour cible.

Un porte-parole du Hezbollah a néanmoins nié que le mouvement soit l’auteur du tir meurtrier sur ces civils. Des comptes proches du mouvement chiite libanais ont suggéré, sur les réseaux sociaux, que l’incident a été causé par un dysfonctionnement du Dôme de fer, le dispositif israélien destiné à intercepter les roquettes lancées sur son territoire.

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