Giorgia Meloni restaure des exemptions d’impôts

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Des tracteurs défilent devant le Colisée, à Rome, vendredi 9 févier 2024.

Face à la colère des agriculteurs italiens qui exigent, entre autres mesures, une meilleure rémunération, la suppression des taxes sur le carburant et une revalorisation du prix du lait et alors que les centaines de tracteurs qui convergeaient vers la capitale étaient massés aux portes de Rome, la première ministre italienne, Giorgia Meloni, a décidé de lâcher du lest, vendredi 9 février.

« La proposition du gouvernement est d’aider les agriculteurs qui en ont besoin en limitant l’exemption d’impôt sur le revenu (…) aux plus vulnérables alors qu’elle bénéficiait jusqu’ici aux plus grandes exploitations », a affirmé Mme Meloni lors de la réception au siège du gouvernement avec ses ministres de l’agriculture et de l’économie d’organisations représentatives du secteur agricole. Ce régime favorable, en place depuis 2017, n’avait pas été prolongé dans le dernier budget, au grand dam de la profession.

« En Europe, le gouvernement a défendu les agriculteurs et contesté depuis le début les choix erronés imposés par la Commission européenne », a-t-elle ajouté, en se disant « favorable à la défense de l’environnement et à la transition écologique, mais fermement contraire à ce qui est devenu une transition idéologique faite de diktats ».

Mobilisation à Turin, en Sicile et à Rome

Des mouvements de protestation similaires ont eu lieu en Allemagne dès la fin de décembre, puis en France et ailleurs en Europe. En Italie, des agriculteurs se sont mobilisés dans les différentes régions, de Turin à la Sicile, et désormais dans la capitale.

Des dizaines d’entre eux, majoritairement originaires de Toscane et issus du mouvement Riscatto agricolo (« réveil agricole »), stationnent depuis lundi aux portes de Rome sur un champ aux abords de l’autoroute. Vendredi, plus de trois cents tracteurs, dont trois aux couleurs du drapeau italien, ont défilé le long du Colisée, l’un des monuments les plus célèbres de la capitale.

Comme leurs collègues européens, éleveurs et cultivateurs italiens s’opposent à certaines règles de l’UE et à la concurrence qu’ils jugent déloyale avec d’autres pays comme le Canada et l’Ukraine. Ils demandent aussi la suppression des taxes sur le carburant agricole et de meilleures rémunérations.

A la suite de leurs critiques du Pacte vert européen, qui est censé aider l’UE à atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050, les agriculteurs européens ont obtenu mardi de Bruxelles l’abandon d’un texte visant à réduire l’usage des pesticides. Giorgia Meloni s’était alors félicitée d’une « victoire qui est aussi celle de notre gouvernement ».

Principale bénéficiaire du plan de relance européen après la pandémie de Covid-19, l’Italie a récemment obtenu une hausse des aides destinées à son agriculture, passant de 5 à 8 milliards d’euros.

Lire le décryptage : Article réservé à nos abonnés Partout en Europe, la colère des agriculteurs gagne du terrain

Le Monde avec AFP



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