Face à la crise de l’hôpital, François Braun, un ministre qui défend sa méthode

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La boucle est bouclée. Une « première boucle », dit-il, en balayant le sujet d’un remaniement à venir. Mardi 20 juin au soir, le ministre de la santé, François Braun, est venu saluer en petit comité les équipes du centre hospitalier intercommunal de Créteil. Revenu, plutôt : le 4 juillet 2022, déjà, c’est dans cet établissement qu’il s’était rendu pour son premier déplacement officiel, quelques heures après sa nomination au gouvernement.

Ce mardi, il a successivement marqué des pauses aux urgences pédiatriques, aux urgences adultes, puis à la maternité. Des services à pied d’œuvre vingt-quatre heures sur vingt-quatre, en première ligne des tensions qui traversent l’hôpital partout en France. « La nuit, les soignants ne peuvent rien cacher, c’est là où ils parlent franchement ; ce ne sont pas des gens qu’on place sur votre chemin », glisse le ministre, interpellé, ce soir-là, moins sur l’afflux de patients que sur la sécurité et le bien-être des soignants.

A la veille d’un été qui s’annonce encore compliqué, François Braun sait bien qu’il doit rendre des comptes. Voilà un an qu’il est arrivé à la tête du ministère de la santé, en pleine crise de l’hôpital. Et les alertes continuent de remonter du terrain, donnant comme un air de déjà-vu à cette période estivale. Des urgences de Bordeaux à la maternité de Guingamp (Côtes-d’Armor), du service d’oncologie du centre hospitalier de Moulins à celui d’urologie de l’hôpital Lyon-Sud : les difficultés à maintenir l’offre de soins demeurent.

Plusieurs appels à la mobilisation résonnent désormais, pour lundi 3 et mardi 4 juillet, portés par deux alliances de syndicats. Celui de lundi émane d’Actions praticiens hospitaliers, qui comprend notamment l’organisation SAMU-Urgences de France, dont François Braun a été le président. L’appel de mardi est, lui, porté par Alliance Hôpital et l’Intersyndicat national des praticiens hospitaliers (INPH).

Globalement, les revendications sont proches : les médecins hospitaliers entendent dénoncer le manque d’attractivité de leur profession et réclamer la revalorisation des gardes de nuit et de week-end. Un mouvement qui devrait, toutefois, faiblement perturber les soins, la plupart des médecins grévistes n’arrêtant pas le travail. 

« La situation à l’hôpital public n’a jamais été aussi grave, [il] s‘effondre par pans entiers », écrit notamment l’INPH. Les psychiatres, les gynécologues-obstétriciens, les pédiatres ou encore les biologistes ont annoncé se joindre au mouvement.

Incompréhension qui monte

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