en Seine-Saint-Denis, l’éducation physique et sportive reste à la peine

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Des enfants malades ou en situation de handicap participent à la Journée de l’évasion, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), le 24 avril 2024.

Le soleil de printemps réchauffe les corps des adolescents qui courent le long du stade de la Briqueterie, à Bagnolet (Seine-Saint-Denis). Le complexe, qui accueille les collégiens et les lycéens dont les établissements se situent à proximité, va être détruit, puis reconstruit en mai 2025. L’installation sportive datant des années 1970 est devenue obsolète. Dans la salle de gymnastique, comme dans celle de lutte, le plafond s’effondre, les murs s’effritent. Des poubelles ont été disposées aux abords des fenêtres. « Pas pour les ordures, mais pour recueillir l’eau de pluie », peste Serge Reitchess.

Cet ancien enseignant d’éducation physique et sportive (EPS) fait visiter les lieux. « Ce stade est un exemple de l’état des installations sportives que l’on trouve sur tout le département. J’y ai moi-même fait du sport… et il n’a pas changé », relève le retraité. Un rapport conduit par la direction régionale et interdépartementale de l’équipement et de l’aménagement d’Ile-de-France en 2019 soulignait que 53 % des équipements sportifs départementaux ont été mis en service ou rénovés avant 1994.

A l’échelle du département, le plus pauvre et le plus jeune de France métropolitaine, outre le mauvais état des installations, c’est surtout leur faible nombre qui est dénoncé. En 2018, la moyenne nationale était de près de 50 installations sportives pour 10 000 habitants, mais leur nombre chutait à 15 en Seine-Saint-Denis, le taux le plus bas de France métropolitaine (hors Paris). Et cela a des conséquences : un manque de créneaux horaires et l’impossibilité, pour tous, de pratiquer une activité sportive variée.

Un constat amer

L’éducation nationale, présentée par les pouvoirs publics comme l’un des points d’entrée dans le sport, est directement confrontée à ces problématiques. « Quand on voit l’état des installations sportives sur le département, il ne faut pas s’étonner que les jeunes n’aient pas envie de s’impliquer dans le sport scolaire, relate Serge Reitchess amèrement. Pourtant, ce même département s’apprête à accueillir la plus grande compétition sportive mondiale », avec les Jeux olympiques et paralympiques (JOP).

Du 26 juillet au 8 septembre, les athlètes de neuf disciplines olympiques et quatre paralympiques s’affronteront en Seine-Saint-Denis. A cette occasion, le ministère des sports et des Jeux olympiques et paralympiques, qui a proclamé la pratique du sport « grande cause 2024 », a garanti que l’héritage des Jeux profiterait aux habitants.

Le ministère fait valoir que le département francilien concentre 80 % des investissements publics, soit trois milliards d’euros, parmi lesquels figurent notamment la construction du centre aquatique olympique, à Saint-Denis, ou encore les rénovations d’équipements sportifs, comme le gymnase Pablo-Neruda, à Saint-Ouen, ou la Grande Nef de l’île des Vannes, à L’Ile-Saint-Denis. Le ministère se félicite également de la création ou de la rénovation, à la faveur des Jeux, de sept piscines sur plusieurs communes.

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