en Pennsylvanie, les démocrates essaient de combler leur handicap dans les zones rurales

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La Pennsylvanie rurale est une répétition. Champs de tournesols ardents et d’épis de maïs aux pieds séchés, forêts, cimetières, petites villes assoupies. Mirage partiel. La Pennyslvanie rurale trompe le visiteur distrait, en prétendant posséder un caractère immuable. Or il se passe quelque chose dans le comté de York, au sud de l’Etat, où vivent environ 460 000 personnes. Une entreprise incertaine mais importante, à deux mois de l’élection présidentielle américaine : les démocrates ont décidé de ne plus abandonner les zones faiblement urbanisées aux républicains.

Des champ de tournesols bordent la ville de Stewartstown, en Pennsylvanie, le 7 septembre 2024.

Les rues joliment entretenues de la petite ville de Stewartstown affichent leur neutralité. La campagne n’a pas encore envahi les devantures, les jardins, les bas-côtés des routes. Janet Winters, 66 ans, a posé les pancartes du ticket démocrate Kamala Harris-Tim Walz sur son porche, en attendant que les volontaires les plantent dans les pelouses soignées de son quartier résidentiel. Ses trois enfants sont grands. Ils vivent loin, à Taïwan, parce qu’ils « voulaient de l’aventure », comme enseignants. Janet Winters, elle, travaille depuis longtemps pour un programme d’aide alimentaire pour les femmes et les enfants en bas âge. Elle n’est pas peu fière de sa nouvelle responsabilité : elle dirige le petit réseau démocrate dans la partie sud du comté.

« Dans la zone, je suis en minorité », sourit-elle, lorsqu’on évoque les nombreux signes « Trump 2024 ». « Pas mal de gens se sont installés ici en fuyant les problèmes de Baltimore [Maryland], la grande ville voisine, explique-t-elle. Il y a aussi des amateurs d’armes. Mais c’est dur pour moi d’accepter l’idée qu’autant de monde puisse voter pour cet homme qui éveille le pire en chacun et dans le pays entier. Un homme qui soutient des suprémacistes blancs. »

Janet Winters avait pensé un jour adopter une pancarte du mouvement Black Lives Matter, en solidarité avec le mouvement contre les violences policières, mais elle y avait renoncé. C’était un peu trop d’audace pour le quartier. Lorsqu’elle s’était installée à Stewartstown, il y a trente ans, elle pensait être la seule démocrate. Puis Janet Winters en a rencontré d’autres, à la bibliothèque municipale, qui sont devenues ses amies.

Janet Winters, devant sa maison, à Stewartstown, en Pennsylvanie, le 7 septembre 2024.
Pour s’adapter au remplacement de Biden sur le ticket démocrate, Janet Winters a plié un panneau Biden-Harris en attendant l’arrivée d’une version actualisée. A Stewartstown, en Pennsylvanie, le 7 septembre 2024.

Dans les zones rurales comme le comté de York – qui avait massivement soutenu Donald Trump (61,5 %) en 2020 – l’objectif de Kamala Harris n’est pas de gagner, mais de réduire l’écart. Et la stratégie démocrate s’appuie sur un réseau militant enthousiaste.

Mener une campagne de terrain populaire

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