En Géorgie, un concert organisé afin de collecter des fonds pour les manifestants arrêtés

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Concert organisé à Tbilissi, le 2 juin 2024, en soutien aux personnes arrêtées lors des manifestations contre la loi sur « l’influence étrangère ».

Le mouvement de contestation continue sous une nouvelle forme en Géorgie. Des milliers de personnes se sont rassemblées, dimanche 2 juin à Tbilissi, à l’occasion d’un concert destiné à collecter des fonds pour payer les amendes infligées par la police aux manifestants arrêtés lors des semaines de protestation contre une loi controversée sur « l’influence étrangère ».

Le Parlement géorgien a contourné mardi un veto présidentiel et adopté définitivement cette loi sur l’influence étrangère, malgré les avertissements de l’Union européenne (UE) et de Washington.

Les détracteurs du texte, qui ont manifesté plusieurs fois par dizaines de milliers depuis début avril, la qualifient de « loi russe », pour sa similitude avec une législation sur les « agents de l’étranger » utilisée en Russie depuis 2012 pour réprimer toute voix dissidente. Les manifestations ont été réprimées par la police à coups de gaz lacrymogène et canons à eau mais des manifestants ont également été frappés et arrêtés.

Dans l’orbite de la Russie

Lors du rassemblement dimanche soir, de nombreux participants ont exprimé leur colère à l’égard du parti au pouvoir, le Rêve géorgien, de plus en plus accusé de détourner la Géorgie de sa trajectoire occidentale pour la ramener dans l’orbite de la Russie.

« Ils ont enfermé certains d’entre nous, mais nous vaincrons. Le Rêve géorgien compte ses derniers mois au pouvoir », assure à l’Agence France-Presse Nico Ladaria, un ingénieur graphique de 38 ans. « Ils ont adopté cette loi à la russe contre la volonté du peuple géorgien et malgré les avertissements clairs qu’elle tue les perspectives d’adhésion de la Géorgie à l’UE », poursuit-il.

La loi impose aux ONG ou média recevant plus de 20 % de leur financement de l’étranger de s’enregistrer en tant qu’« organisation poursuivant les intérêts d’une puissance étrangère » et de se soumettre à un contrôle administratif. Le Rêve géorgien assure que la législation vise uniquement à garantir plus de « transparence ».

Le Monde avec AFP

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