Les Géorgiens votent, samedi 26 octobre, lors d’élections législatives cruciales pour l’avenir de leur pays divisé entre une opposition proeuropéenne et un parti au pouvoir accusé de dérive autoritaire prorusse. Les bureaux de vote ont ouvert, ont constaté vers 8 heures (6 heures à Paris) des journalistes de l’AFP. Leur fermeture est prévue à 20 heures (18 heures à Paris), et la publication de premiers sondages à la sortie des urnes est prévue dans la foulée.
De récents sondages montrent qu’une alliance inédite de formations d’opposition pourrait vaincre le Rêve géorgien, le parti conservateur du milliardaire Bidzina Ivanichvili, qui tire dans l’ombre depuis une dizaine d’années les ficelles du pouvoir dans cette ancienne république soviétique du Caucase de 4 millions d’habitants.
Il s’agit d’un scrutin à la proportionnelle pour le renouvellement des 150 sièges du Parlement. Il sera sous la surveillance d’observateurs de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).
« Ce soir, ce sera une victoire pour toute la Géorgie », a espéré la présidente proeuropéenne, Salomé Zourabichvili, en rupture avec le gouvernement, après avoir glissé son bulletin dans l’urne. « Cette journée va déterminer l’avenir du pays », a-t-elle dit.
A 15 heures, heure locale, la participation s’établissait à près de 42 %, et le vote se déroulait globalement « dans le calme », selon la porte-parole de la Commission électorale centrale, Natia Ioseliani. Le taux de participation à cette heure dépassait les deux scrutins nationaux précédents.
Plusieurs incidents, largement relayés en ligne, ont toutefois été rapportés. L’association des jeunes avocats, qui surveille le scrutin, a fait état de « violations électorales significatives ».
Dans un bureau de vote de Marneouli, commune située à une quarantaine de kilomètres de Tbilissi, la capitale, un homme a été filmé en train d’introduire une liasse de bulletin dans urne. La Commission électorale centrale a suspendu le scrutin dans ce bureau et en a invalidé les résultats.
L’opposante Tina Bokoutchava a accusé les « voyous » du Rêve géorgien de « s’accrocher au pouvoir » et de « miner le processus électoral », des propos rejetés par le parti au pouvoir. « Ils bourrent les urnes, brutalisent les électeurs et frappent les observateurs », a-t-elle dénoncé.
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La diffusion sur Internet d’une vidéo d’une bagarre générale dans un bureau de vote à Tbilissi a, par ailleurs, poussé Salomé Zourabichvili à demander au ministre de l’intérieur d’agir. La présidente, opposante à la ligne du gouvernement, a publié une vidéo sur le site de son cabinet pour dénoncer des violences « profondément préoccupantes ».