En Géorgie, la loi restreignant les droits des personnes LGBT+ adoptée par le Parlement

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Un manifestant devant le Parlement géorgien, le 7 mars 2023, à Tbilissi.

Le Parlement géorgien a adopté, mardi 17 septembre, un texte de loi sur les « valeurs familiales », dénoncé par l’Union européenne (UE) et des organisations de défense des droits humains comme restreignant les droits des personnes LGBT+.

Le texte interdit « la propagande des relations homosexuelles et de l’inceste » dans les établissements d’enseignement et les émissions de télévision. Il bannit également les « rassemblements et manifestations » faisant la promotion des relations homosexuelles.

Au début de septembre, l’UE avait estimé que le texte portait « atteinte aux droits fondamentaux des Géorgiens et risqu[ait] de renforcer la stigmatisation et la discrimination d’une partie de la population ».

La législation a été approuvée par les députés du parti au pouvoir, Rêve géorgien, lors d’un vote boycotté par l’opposition, en plein virage conservateur et anti-occidental du gouvernement.

L’adoption du texte par le Parlement pourrait alimenter les tensions dans le pays à l’approche des élections législatives cruciales du 26 octobre. Quatre-vingt-quatre députés ont voté pour et aucun contre, selon le décompte officiel. Le projet de loi avait été voté à la fin de juin en première lecture et a donc été validé définitivement près de trois mois plus tard.

Une législation similaire en Russie

En Russie, une législation similaire réprimant la « propagande LGBT » a été adoptée il y a une dizaine d’années et considérablement élargie depuis, Moscou ajoutant même le « mouvement international LGBT » sur sa liste des entités déclarées « terroristes et extrémistes ».

Le parti Rêve géorgien a déjà été accusé par ses détracteurs de se tourner de plus en plus vers Moscou, malgré la guerre que la Russie a menée en 2008, et de s’inspirer de législations répressives russes.

La Géorgie a été ainsi secouée ces derniers mois par des manifestations de grande ampleur contre une loi sur « l’influence étrangère », vertement critiquée en Occident et proche de la législation de la Russie sur les « agents de l’étranger » qui a concouru à la répression de toute opposition dans ce pays.

L’adhésion à l’Union européenne mise en péril

Les opposants à Tbilissi accusent le Rêve géorgien de mettre en péril l’adhésion espérée de leur pays à l’UE.

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Pays de confession majoritairement chrétienne orthodoxe, la Géorgie a obtenu en décembre 2023 le statut de candidat à l’UE, mais les négociations d’adhésion n’ont pas commencé. Le pays aspire également à rejoindre l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN).

Avant l’été, les dirigeants de l’UE avaient cependant décidé d’« un arrêt » « de facto » du processus d’adhésion, dans l’attente d’un changement de politique à Tbilissi.

Le parti Rêve géorgien accuse de son côté l’Occident de saper les « valeurs traditionnelles », une formule également employée régulièrement par le président russe, Vladimir Poutine.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Gel du processus d’adhésion de la Géorgie à l’Union européenne

Le Monde avec AFP

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