En France, des motifs d’immigration de plus en plus divers

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Un jeune migrant au gymnase Marcel Dargent où il est logé, à Lyon, le 27 octobre 2022.

Pourquoi migre-t-on en France ? En 2023, dans un pays où vivent 7,3 millions d’immigrés, soit 10,7 % de la population, une majorité déclarent avoir été poussés par des raisons familiales à quitter leur pays. C’est ce qui ressort d’une série de travaux publiés par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), jeudi 29 août, reposant sur les déclarations d’immigrés âgées de 18 à 59 ans et arrivés en France âgés d’au moins 16 ans. Les raisons de la migration ont néanmoins tendance à se diversifier, au profit de motifs économiques ou étudiants.

Ainsi, les immigrés originaires du continent africain, qui représentent près d’un immigré sur deux en 2023 (48 %), déclarent, pour près de la moitié d’entre eux, (46 %) être venus en France pour accompagner ou rejoindre un membre de leur famille. C’est encore plus vrai pour les immigrés du Maghreb, qui sont 53 % à invoquer des raisons familiales.

Cette prédominance du motif familial se retrouve chez 43 % des immigrés d’Asie, qui est le troisième continent d’origine des immigrés en France − avec 14 % du total, derrière les immigrés du continent européen (32 % du total).

« Renouveau »

Les Européens déclarent à leur tour, et à 34 %, avoir émigré pour des motifs familiaux, mais ils sont plus nombreux (37 %) à avoir quitté leur pays pour trouver un travail ou améliorer leur situation professionnelle. « Cela peut notamment s’expliquer par le fait que les immigrés intracommunautaires peuvent plus facilement travailler en France », avance Pierre Tanneau, responsable de la cellule des statistiques et des études sur l’immigration à l’Insee.

Si l’on se penche plus en détail sur les immigrés originaires du Portugal, qui sont le groupe le plus important derrière les Algériens (890 000) avec près de 580 000 immigrés, ils sont carrément 65 % à invoquer des motifs économiques, quand c’est le cas de 44 % des Italiens et des Espagnols. « L’immigration d’Europe du Sud a connu un renouveau dans les années 2010 dans un contexte de crise économique », analyse Pierre Tanneau.

Ainsi, entre 2009 et 2012, le nombre d’entrées d’immigrés originaires d’Espagne ou du Portugal a quasiment doublé, souligne l’Insee. Si l’on s’intéresse aux emplois occupés par les Portugais, qui sont les plus nombreux, il apparaît que ces derniers sont surreprésentés dans certains métiers. Selon une étude de la direction de l’animation, de la recherche, des études et des statistiques du ministère du travail datée de 2021, 14 % des employés de maison sont nés au Portugal ; c’est aussi le cas d’environ 8 % des ouvriers du bâtiment ou encore de 4,9 % des agents de gardiennage et de sécurité.

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