en fauteuil roulant à Paris, « j’ai la boule au ventre quand je sors »

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« T’as vu la galère ? » Pour Ndieme Lame, 56 ans, monter seule dans le bus, mercredi 21 août à Paris, s’avère impossible : la pente est trop raide. Il faut deux paires de bras en renfort pour prendre son fauteuil roulant électrique de chaque côté et le pousser.

A l’heure où les discours officiels répètent que les Jeux olympiques et les Jeux paralympiques constituent un accélérateur en matière de prise en compte du handicap, cette scène, fragment du quotidien d’une personne en mobilité réduite dans la capitale, témoigne qu’il y a encore du chemin à parcourir. Le temps de déplacement des personnes en fauteuil roulant peut, par exemple, doubler voire tripler par rapport à celui des personnes valides.

En dépit des investissements consentis ces dernières années par la RATP et la SNCF, ou encore la Ville de Paris, l’accessibilité dans les transports en commun demeure « insuffisante », relève Ndieme Lame. Née à Dakar d’une mère sénégalaise et d’un père français, elle a été diagnostiquée de la poliomyélite à 11 mois. Parisienne depuis 2001, celle qui a été caissière dans la grande distribution, et qui est sur le point de se reconvertir dans l’artisanat, se déplace en fauteuil roulant depuis 2013.

Ndieme Lame sur le quai du RER B, à Paris, le 21 août 2024.
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Durant les Jeux olympiques et les Jeux paralympiques, Ndieme Lame, membre de l’APF France Handicap depuis une vingtaine d’années, fait partie des 300 personnes sélectionnées par l’association pour être bénévoles. Lors de la quinzaine olympique, elle officiait au Stade de France, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), en tant qu’équipière « service aux spectateurs », mission qu’elle renouvellera lors des Jeux paralympiques au stade Roland-Garros.

Moyen de transport privilégié

Pour une après-midi, elle nous a emmenés, dans son quartier du 15e arrondissement – Ndieme Lame y vit, avec son mari et sa fille, dans un logement adapté aux personnes handicapées – et le sud-ouest de Paris.

Tout commence par le tramway, son moyen de transport favori, dont une station se trouve à quelques mètres de chez elle. Elle le privilégie pour sa facilité d’accès : il n’y a pas d’obstacles pour accéder au quai, ni à la rame. Ce mercredi 21 août, en une dizaine de minutes, elle rejoint la Porte d’Orléans, dans le 14e arrondissement, où elle effectue une correspondance avec la ligne 4 du métro.



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